(Bagdad) Quatorze personnes ont été condamnées à mort par pendaison en Irak pour leur participation au massacre de centaines de recrues militaires commis en 2014 par le groupe État islamique (EI) au nord de Bagdad, a annoncé la justice jeudi.
Ce massacre, connu sous le nom de « Speicher », du nom de la base où les recrues avaient été kidnappées, aurait fait jusqu'à 1700 morts en juin 2014 et serait l'un des pires commis par l'EI en Irak.
La Cour pénale d'Al-Roussafa à Bagdad « a prononcé des condamnations à mort à l'encontre de quatorze criminels terroristes pour leur participation au massacre du Camp Speicher en 2014 », a indiqué l'autorité judiciaire dans un communiqué, sans préciser la nationalité des accusés.
En 2016, 36 hommes avaient été pendus pour leur participation à cette tuerie.
Selon la loi irakienne, les condamnés ont 30 jours pour faire appel. Les décrets autorisant les exécutions doivent être signés par le président irakien.
Tous motifs confondus, l'Irak a exécuté 17 personnes en 2021, selon Amnistie internationale, organisation de défense des droits humains qui critique le recours à la peine de mort.
Le massacre de Speicher avait en son temps provoqué l'effroi dans le monde entier par sa brutalité.
Il avait eu lieu aux premiers jours de l'offensive fulgurante de l'EI en Irak en juin 2014 qui lui avait permis de prendre notamment Mossoul, la deuxième ville du pays devenue son fief jusqu'à sa reprise par l'armée irakienne et une coalition internationale en 2017.
Les djihadistes avaient exécuté les recrues une à une, selon des images de propagande diffusées par l'EI. Certains corps avaient été jetés dans le fleuve Tigre, qui traverse Tikrit, tandis que d'autres étaient enterrés dans des fosses communes.
De nombreux volontaires chiites s'étaient enrôlés dans des milices combattant les djihadistes après cette tuerie.
Par le passé, l'Irak a été épinglé pour des centaines de procès qualifiés d'expéditifs, des aveux obtenus sous la torture ou une représentation juridique inefficace, selon les défenseurs des droits humains.
Les autorités ne diffusent pas de données, mais plusieurs milliers de personnes accusées ou condamnées pour affiliation à l'EI sont détenues dans les prisons irakiennes – plus de 12 000 « combattants » irakiens et étrangers indiquait en 2018 un communiqué de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime.