DAKAR - L'assemblée nationale du Sénégal vient de voter l'abolition de la peine de mort et les quatre prisonniers condamnés à cette peine verront cette dernière commuée en peine de prison à vie, a indiqué lundi Sérigne Diop, le ministre de la justice.
Au Sénégal, pays de l'Afrique de l'Ouest connu pour sa démocratie et sa stabilité, aucune exécution n'a eu lieu depuis 1967.
Deux personnes ont été exécutées cette année-la, l'une pour avoir tenté d'assassiner le président de l'époque, Léopold Senghor, et l'autre pour le meurtre d'un député.
De nombreux commentateurs s'attendaient d'ailleurs à une abolition de la peine capitale lorsque le gouvernement a procédé à une révision de la constitution, il y a trois ans, mais la sanction a été maintenue.
Plusieurs autres peines capitales ont été prononcées, y compris celle requise cette année, mais aucune n'a été exécutée. En juillet, deux hommes Mamadou Camara et Mamadou Sow ont été condamnés à mort pour leur participation à un vol en bande organisée au cours duquel une personne a trouvé la mort.
Maintenant que le projet de loi relatif à l'abolition de la peine capitale au Sénégal a été approuvé vendredi à une écrasante majorité par l'assemblée nationale, il doit être signé cette semaine par le président Abdoulaye Wade pour faire force de loi.
"Les quatre condamnés à mort vont introduire une demande de grâce. Le président l'étudiera et commuera leur peine en prison en vie," a indiqué à IRIN Diop.
L'organisation internationale pour la défense des droits de l'homme, Amnesty international, a salué la décision du Sénégal et exhorté les autres pays de la région à suivre cet exemple.
Sur les 15 pays qui composent la Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest, le Sénégal est le quatrième a avoir aboli la peine de mort après le Cap-vert, la Guinée Bissau et la Côte d'Ivoire.
"La décision du Sénégal doit être une source d'inspiration pour tous les pays de la CEDEAO qui n'ont pas encore aboli la peine de mort," a déclaré Amnesty dans un communiqué. "D'autres pays africains devraient suivre l'exemple du Sénégal et respecter le droit fondamental à la vie."