La condamnation à mort en Iran d'un Irano-Allemand, Jamshid Sharmahd, est "absolument inacceptable", a dénoncé mardi la ministre allemande des Affaires étrangères.
"La condamnation à mort de Jamshid Sharmahd est absolument inacceptable. Non seulement la peine de mort est cruelle, inhumaine et dégradante, mais Jamshid Sharmahd n'a à aucun moment bénéficié d'un début de procès équitable : il n'a pas eu accès à une assistance juridique librement choisie", déplore dans un communiqué Annalena Baerbock.
"Les nouvelles en provenance d'Iran sont choquantes. Prononcer la condamnation à mort dans le cadre d'une procédure qui n'est pas conforme à l'Etat de droit est contraire au droit international et aux droits de l'homme, c'est pourquoi nous la condamnons", a dans la foulée déclaré la ministre à la presse en marge d'un déplacement en Turquie dans une zone sinistrée par le séisme.
La justice iranienne a condamné mardi à mort ce dissident irano-allemand pour son implication présumée dans un attentat, une nouvelle affaire judiciaire susceptible de tendre encore davantage les relations entre Téhéran et les Européens.
Agé de 67 ans, Jamshid Sharmahd avait été présenté devant un tribunal à Téhéran en février 2022 en étant accusé d'avoir participé à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l'Iran, qui avait fait 14 morts en avril 2008.
"L'exposition publique de M. Sharmahd s'apparentait à une condamnation préalable", relève la cheffe de la diplomatie allemande dans son communiqué. "Depuis son arrestation dans des circonstances très douteuses, nous n'avons cessé d'intervenir à haut niveau en faveur de M. Sharmahd", rappelle Mme Baerbock. "Ces efforts intensifs ont été méprisés par l'Iran, l'accès consulaire ainsi que l'accès aux dates du procès nous ont toujours été refusés", déplore-t-elle. "Nous demandons à l'Iran de remédier à ces manquements lors de la procédure d'appel, de corriger le jugement en conséquence et de renoncer à la peine de mort", poursuit la ministre écologiste. "L'application de la peine de mort à M. Sharmahd entraînera une réaction significative", prévient-elle.
Téhéran a provoqué une vague d'indignation internationale après avoir exécuté en janvier un ancien responsable de la Défense, l'Irano-Britannique Alireza Akbari, reconnu coupable pour espionnage.
M. Sharmahd est le deuxième ressortissant occidental risquant d'être exécuté.