L'Arabie saoudite, l'un des pays ayant le plus recours à la peine capitale, a exécuté samedi deux hommes, portant à six le nombre de mises à mort dans le royaume depuis le début de l'année, a rapporté l'agence officielle saoudienne.
Le premier a été reconnu coupable d'avoir tenté de faire exploser une installation pétrolière et d'avoir tiré sur plusieurs membres des forces de sécurité, a indiqué l'agence SPA, sans donner de précisions sur la date ou le bilan d'éventuelles victimes de l'attaque.
Un deuxième homme a été exécuté après avoir été reconnu coupable d'avoir "commis de force un acte de sodomie obscène" sur des mineurs, a précisé l'agence.
Les deux exécutions ont été menées dans la région de La Mecque, dans l'ouest du pays. Elles portent à six le nombre de mises à mort depuis le début de l'année en Arabie saoudite.
Quatre personnes accusées d'avoir enlevé et tué un homme, avaient été exécutées il y a trois jours dans la région d'Al-Baha, dans le sud-ouest.
Plus de 1.000 condamnations à mort ont été appliquées depuis l'arrivée au pouvoir en 2015 du roi Salmane et de son fils Mohammed, dirigeant de facto du royaume, selon un bilan de l'organisation britannique Reprieve et l'Organisation européenne saoudienne des droits de l'Homme, publié en début d'année. Le nombre d'exécutions dans la riche monarchie du Golfe est passé de 70,8 par an, en moyenne, entre 2010 et 2014, à 129,5 par an depuis l'arrivée au pouvoir de l'actuel roi en 2015, selon la même source.
Les exécutions de samedi démontrent la "volonté du gouvernement d'établir la sécurité et de rendre la justice" et devraient servir d'avertissement aux autres délinquants potentiels, a ajouté SPA citant le ministère de l'Intérieur.
En mars dernier, l'Arabie saoudite a annoncé l'exécution de 81 personnes en une seule journée, pour des crimes liés au terrorisme, suscitant un tollé international. Pourtant, le prince Mohammad ben Salmane avait affirmé en mars dernier à la revue américaine The Atlantic que le royaume s'était "débarrassé" de la peine de mort, sauf pour les cas de meurtre ou lorsque l'accusé "menace la vie de nombreuses personnes", selon la retranscription de l'entretien publiée par les médias d'Etat saoudiens.