La République islamique d'Iran retient plus d'une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, la plupart des binationaux, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d'otages afin d'obtenir des concessions des puissances étrangères.
L'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, affirme que les personnes détenues ont été soumises à une procédure judiciaire appropriée. Mais le pays n'a pas non plus exclu des échanges avec des prisonniers détenus en Occident.
Voici des cas de ressortissants étrangers emprisonnés, assignés à résidence ou incapables de quitter l'Iran, confirmés par les autorités iraniennes, des gouvernements étrangers ou des militants des droits humains.
Plusieurs d'entre eux sont en grève de la faim.
Leurs soutiens les disent innocents et victimes d'un jeu politique.
Des militants des droits humains craignent qu'il n'y ait davantage de cas, encore à confirmer.
États-Unis
— L'homme d'affaires irano-américain Siamak Namazi a été arrêté en octobre 2015.
Son père Mohammad Baquer Namazi a été arrêté en février 2016 alors qu'il s'était rendu en Iran pour tenter de libérer son fils.
Ils ont tous deux été condamnés à 10 ans de prison en octobre 2016 pour espionnage. M. Baquer a été placé en résidence surveillée en 2018 pour raisons de santé.
— Morad Tahbaz, un Irano-Américain ayant également la nationalité britannique, a été arrêté en janvier 2018 et condamné à 10 ans de prison pour « conspiration avec l'Amérique ».
— L'investisseur irano-américain Emad Sharqi a été condamné à 10 ans de prison pour espionnage, ont rapporté les médias iraniens en janvier 2021, ajoutant qu'il avait été capturé en tentant de fuir l'Iran.
Royaume-Uni
— L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été arrêtée en avril 2016 après avoir rendu visite à sa famille et a été reconnue coupable de complot en vue de renverser le régime. Sa peine de cinq ans purgée, elle est rentrée dans sa famille à Téhéran. Mais elle a été condamnée le 26 avril 2021 à une nouvelle peine d'un an de prison et à un an d'interdiction de quitter l'Iran pour « propagande contre le système ».
— Anoosheh Ashoori, un ingénieur irano-britannique à la retraite, a été arrêté en août 2017 alors qu'il rendait visite à sa mère et condamné à 10 ans de prison pour espionnage en faveur d'Israël, selon sa famille.
— Le militant des droits des travailleurs anglo-iranien Mehran Raoof a été arrêté en octobre 2020 et maintenu en isolement cellulaire prolongé, selon Amnistie internationale.
Allemagne
— Allemande et Iranienne, Nahid Taghavi, arrêtée en octobre 2020, a été condamnée en août 2021 à 10 ans et 8 mois de prison pour « appartenance à un groupe illégal » et « propagande contre le régime » selon sa fille.
— Jamshid Sharmahd, un dissident irano-allemand, a été capturé en août 2020, apparemment dans un pays voisin du Golfe, et accusé de terrorisme en lien avec un attentat de 2008.
France
— L'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah, appréhendée en juin 2019, a été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour « collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale ». En octobre de la même année, elle a été assignée à résidence, mais mi-janvier 2022, elle a été réincarcérée pour avoir enfreint les règles de son assignation.
— Le Français Benjamin Brière, qui s'est toujours présenté comme un touriste, arrêté en mai 2020, vient d'être condamné à huit ans de prison pour « espionnage » par un tribunal révolutionnaire iranien, a annoncé ce mardi son avocat.
Autriche
— Irano-autrichien, Massud Mossaheb, a été arrêté en janvier 2019. Accusé d'espionnage au profit d'Israël et de l'Allemagne, il a été condamné à 10 ans de prison. Sa famille a dit craindre pour sa santé.
— L'homme d'affaires irano-autrichien Kamran Ghaderi, a été arrêté en janvier 2016 et condamné à dix ans de prison la même année pour avoir travaillé avec des États hostiles.
Suède
— L'universitaire iranien Ahmadreza Djalali, un résident suédois, a été arrêté lors d'une visite en Iran en avril 2016 et condamné à mort en 2017 pour espionnage pour le compte du Mossad israélien. Il a obtenu la nationalité suédoise pendant sa détention. Selon sa famille, il est toujours dans le couloir de la mort.
— Habib Chaab, un dissident irano-suédois, a disparu lors d'une visite en Turquie en octobre 2020 et est détenu en Iran, accusé d'être une figure de proue d'un groupe séparatiste arabe.
Il a été accusé le 18 janvier 2022 de « terrorisme » et surtout d'avoir propagé la « corruption sur terre », la charge la plus grave du code pénal iranien qui entraîne généralement la peine capitale.
Canada
— L'Irano-canadien Abdolrasoul Dorri Esfahani, ex-négociateur nucléaire avec une expérience dans le secteur bancaire, a été condamné en octobre 2017 à une peine de cinq ans de prison pour espionnage.