L'Arabie saoudite, l'un des pays ayant le plus recours à la peine capitale dans le monde, a exécuté un homme durant le mois sacré de jeûne musulman du ramadan, traditionnellement une période de trêve, a dénoncé lundi une ONG saoudienne.
La riche monarchie pétrolière du Golfe a exécuté un religieux pour meurtre le 28 mars, soit cinq jours après le début du ramadan, dans la région de Médine (ouest), qui abrite la ville du même nom, deuxième lieu saint de l'islam, selon l'agence de presse officielle SPA.
"L'Arabie saoudite a appliqué la peine de mort contre un citoyen pendant le mois de ramadan", a déploré l'Organisation euro-saoudienne des droits humains (ESOHR) dans un communiqué.
Selon cette ONG basée à Berlin, aucun condamné n'avait été exécuté pendant ce mois sacré "au cours des 14 dernières années" au moins, citant les données publiées par le ministère de l'Intérieur "depuis 2009".
Au moins 17 peines capitales ont été appliquées depuis le début de l'année dans le pays, a ajouté ESOHR.
Au total, plus de 1.000 condamnations à mort ont été appliquées depuis l'arrivée au pouvoir en 2015 du roi Salmane, et l'ascension du prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, selon un bilan de l'organisation britannique Reprieve et de l'ESOHR.
En mars 2022, le pays avait exécuté 81 personnes en un seul jour, provoquant un tollé à l'étranger, les ONG dénonçant des "exécutions de masse".
Les autorités, soucieuses d'adoucir leur image à l'international, assurent vouloir limiter la peine de mort à des cas extrêmes.