L'Arabie saoudite a exécuté mercredi un ressortissant américain reconnu coupable d'avoir torturé et tué son père égyptien, a indiqué l'agence officielle saoudienne SPA, ce qui porte à au moins 19 le nombre d'étrangers mis à mort cette année dans le royaume.
«Bishoy Sharif Naji Naseef, de nationalité américaine, a été exécuté dans la région de Ryad», a ajouté l'agence en citant un communiqué du ministère de l'Intérieur du royaume saoudien, l'un des pays qui a le plus recours à la peine capitale dans le monde.
Un tribunal saoudien a conclu que Bishoy Sharif Naji Naseef, dont l'âge n'a pas été précisé, avait battu, torturé et étranglé son père égyptien et avait mutilé son corps, selon la même source. Il a également consommé de la drogue et tenté de tuer une autre personne.
Le mode d'exécution n'a pas été précisé, mais la décapitation est souvent utilisée lors de l'application de la peine de mort.
À Washington, le porte-parole du département d'État, Vedant Patel, a déclaré à la presse: «nous sommes au courant des informations (sur l'exécution) et surveillons la situation mais nous n'avons pas de détails».
Il a ajouté qu'un responsable du consulat américain avait rendu visite à Bishoy Sharif Naji Naseef pour la dernière fois en juillet.
Plus de 1 000 condamnés à mort ont été exécutés depuis l'arrivée au pouvoir en 2015 du roi Salmane et de son fils Mohammed, dirigeant de facto du royaume, selon un bilan de l'organisation britannique Reprieve et de l'ESOHR (European Saudi Organization for Human Rights) publié en début d'année.
L'Arabie saoudite a exécuté 91 condamnés à mort, dont 19 étrangers, depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP basé sur les annonces officielles.
Outre le ressortissant américain, les étrangers exécutés venaient notamment de Jordanie, de l'Inde, du Pakistan, du Népal, de Bahreïn, d'Égypte, du Yémen, des Philippines et du Bangladesh.
En 2022, 147 personnes ont été exécutées, soit plus du double de l'année précédente. Parmi elles, 81 condamnées pour terrorisme ont été exécutées en un seul jour, suscitant un tollé international.
Les exécutions pour crimes liés à la drogue ont repris en 2022, mettant fin à un moratoire de près de trois ans.
L'Arabie saoudite est régulièrement pointée du doigt par les ONG internationales qui l'accusent de violer les droits humains.
Les autorités, soucieuses d'adoucir leur image à l'international, assurent vouloir limiter la peine de mort à des cas extrêmes.
Le prince Mohammed a affirmé en mars 2022 à la revue américaine The Atlantic que le royaume s'était «débarrassé» de la peine de mort, sauf pour les cas de meurtre ou lorsque l'accusé «menace la vie de nombreuses personnes», selon la retranscription de l'entretien publiée par les médias d'État saoudiens.