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Trois personnes pendues pour un des pires attentats de l'EI à Bagdad en 2016

dépêche de presse du 28 août 2023 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
Thème :
Trois personnes condamnées à mort en Irak ont été pendues pour leur implication dans un attentat ayant fait 323 morts à Bagdad en juillet 2016 et revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), ont annoncé lundi les services du Premier ministre.

Recevant les familles des victimes de la « tragédie de Karrada », du nom du quartier visé par l'attaque suicide au minibus piégé, le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, a indiqué « l'exécution des peines de mort » visant « trois des principaux criminels condamnés pour leur participation » à l'attentat, selon un communiqué de ses services.

Les pendaisons ont eu lieu dimanche soir et lundi matin, précise le texte, qui ne dévoile pas l'identité des trois personnes exécutées ni la date de leur condamnation.

En octobre 2021, les autorités irakiennes avaient annoncé l'arrestation, « hors du pays », du « terroriste Ghazwan al-Zawbaï », présenté alors comme le responsable de cet attentat du 3 juillet 2016.

Zawbaï fait partie des trois personnes exécutées, a indiqué lundi à l'AFP une source gouvernementale.

L'attaque avait été perpétrée au moment où les Irakiens faisaient leurs courses avant l'Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

Quelque 323 personnes avaient péri dans cet attentat revendiqué par l'EI, qui contrôlait encore à l'époque de larges pans du territoire irakien. L'attaque avait secoué le quartier commerçant de Karrada, dans le centre de la capitale, détruisant des bâtiments et provoquant d'énormes incendies.

Après sa montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, l'EI a vu son « califat » autoproclamé s'écrouler sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.

« Insurrection de faible intensité »
Si les autorités irakiennes ont proclamé leur « victoire » contre l'EI fin 2017, des cellules jihadistes continuent d'attaquer sporadiquement les effectifs de l'armée et de la police, particulièrement dans les zones rurales et reculées, hors des grandes villes.

Depuis plusieurs années, les tribunaux irakiens ont ordonné des centaines de peines capitales et de condamnations à perpétuité car le Code pénal prévoit une sentence jusqu'à la mort pour quiconque a rejoint « un groupe terroriste », que l'accusé ait combattu ou non dans ses rangs.

En 2022, l'Irak a été le sixième pays qui exécute le plus au monde, selon un rapport publié par Amnesty International, avec plus de 11 exécutions. La même année, plus de 41 peines de mort ont été prononcées, selon la même source.

En 2020, plus de 45 personnes avaient été exécutées, d'après l'ONG.

Pour la justice irakienne, le « terrorisme », mais aussi les homicides volontaires, valent la peine de mort par pendaison à leurs auteurs.

Selon un rapport de l'ONU publié en juillet, « la structure principale » de l'EI continue de compter « de 5.000 à 7.000 membres en Irak et en République arabe syrienne, dont la plupart sont des combattants ».

D'après cette même source, « l'action antiterroriste des forces irakiennes a continué d'entraîner une réduction des activités de Daech (acronyme en arabe de l'EI, ndlr), lequel a cependant maintenu une insurrection de faible intensité ».

En mars, un haut responsable militaire irakien assurait toutefois que l'EI comptait entre 400 et 500 combattants actifs en Irak.
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