SEOUL, 30 mars (Yonhap) -- Le ministère de l'Unification a dévoilé ce jeudi un rapport sur les violations des droits de l'Homme en Corée du Nord, soulignant les violations généralisées des droits humains par le régime nord-coréen, notamment les exécutions publiques et la torture. Le ministère a rendu public ce rapport annuel pour la première fois qui fait un état des lieux de la situation humanitaire en Corée du Nord.
Le rapport de 450 pages, qui sera officiellement publié vendredi, a été rédigé sur la base d'environ 1.600 cas de violation des droits de l'Homme en s'appuyant sur les témoignages de 508 transfuges nord-coréens entre 2017 et 2022, d'après les explications du ministère de l'Unification. Ce triste bilan a été élaboré depuis l'année 2018 dans le cadre de la loi sur les droits de l'Homme en Corée du Nord adoptée en 2016 mais n'a pas été rendu public.
«La publication du rapport reflète l'engagement du gouvernement à améliorer la situation des droits de l'Homme en Corée du Nord d'une manière pratique», a déclaré le ministère. Le rapport indique que les droits humains dans la vie quotidienne du peuple nord-coréen semblent être «gravement» menacés en raison d'abus de pouvoir de la part des autorités nord-coréennes d'une manière arbitraire.
La généralisation des exécutions de personnes a été observée alors qu'il existe la peine de mort pour des actes comme le visionnage de contenus audiovisuels produits en Corée du Sud, ainsi que pour des activités liées à la religion et à la superstition. En 2020, le Nord a promulgué une loi qui prévoit des peines allant jusqu'à 10 ans de travaux forcés pour les personnes qui introduisent et diffusent des cultures et informations extérieures. Les sanctions sont plus lourdes pour ceux qui ont regardé ou diffusé des spectacles, des films et de la musique sud-coréens.
Des exécutions publiques et sommaires ont souvent lieu au Nord, et des exécutions de personnes âgées de moins de 18 ans et de femmes enceintes ont également été signalées, d'après le rapport du ministère. Il est à noter qu'une femme enceinte a été exécutée publiquement à la suite de la diffusion d'une séquence vidéo dans laquelle elle dansait en pointant son doigt vers le portrait du défunt fondateur du pays, Kim Il-sung.
Le rapport a également détaillé d'autres cas de violation des droits de l'Homme, notamment la torture, les agressions sexuelles et les traitements inhumains. Le régime nord-coréen a même effectué des expériences médicales sur les corps de personnes souffrant de maladie mentale sans avoir reçu leur accord. D'après les informations recueillies, le régime nord-coréen aurait géré 11 camps de prisonniers politiques à l'échelle nationale, parmi lesquels cinq sont toujours en activité, d'après le rapport.
Le ministère projette de publier très prochainement une version anglaise de ce rapport afin de sensibiliser la communauté internationale. «Le gouvernement s'efforcera d'améliorer la situation des droits de l'Homme au Nord avec la collaboration de la communauté internationale jusqu'à ce que les Nord-Coréens puissent avoir le droit de vivre humainement», a assuré le ministre de l'Unification, Kwon Young-se, ce jeudi.
Dépêche reproduite avec l'aimable autorisation de l'agence de presse Yonhap