PARIS (AFP) - Le militant américain anti-avortement James Kopp, recherché pour le meurtre d'un gynécologue aux Etats-Unis, et détenu depuis un peu plus de 14 mois sur le sol français, a été extradé mercredi matin depuis la France vers son pays.
M. Kopp a été remis aux autorités américaines mercredi matin sur l'aéroport du Bourget, en région parisienne, avant de prendre place à bord d'un avion pour les Etats-Unis, a-t-on indiqué de source aéroportuaire.
Sorti mercredi matin de la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), où il avait été transféré il y a quelques jours, M. Kopp a été remis à un représentant du FBI (sûreté fédérale américaine) et s'est envolé en fin de matinée vers New York dans un avion bimoteur Gulf Stream affrété par le gouvernement américain, a précisé une source proche du dossier.
"Il y aurait une audience prévue aujourd'hui (mercredi) à 16h00 locales à Buffalo (Etat de New-York) pour lui notifier les charges qui lui sont reprochées", a indiqué à l'AFP son avocat français, Me Hervé Rouzaud-Le Boeuf.
Agé de 47 ans, le militant anti-IVG qui était jusqu'il y a quelques jours incarcéré à la maison d'arrêt de Rennes (Ille-et-Vilaine), avait officiellement annoncé le 27 mai qu'il renonçait à attaquer devant le Conseil d'Etat le décret d'extradition pris à son encontre, en faisant valoir sa volonté de "réhabiliter (son) nom le plus rapidement possible".
Arrêté en mars 2001 en France, il est soupçonné du meurtre, le 23 octobre 1998 près de Buffalo (Etat de New-York), du Dr Barnet Slepian, un gynécologue obstétricien de 52 ans qui pratiquait des interruptions volontaires de grossesse (IVG).
Fervent catholique, Kopp, connu sous le nom d'"Atomic Dog" dans le mouvement "pro life" américain, dont il serait l'un des principaux animateurs, a toujours nié être l'assassin du médecin.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes avait autorisé en juin 2001 l'extradition de James Kopp "sous la réserve expresse que la peine de mort ne soit ni requise, ni prononcée, ni appliquée". Elle avait estimé que les assurances données par les autorités américaines au sujet de la non-application de la peine de mort constituaient "un engagement non équivoque".
M. Kopp avait alors formé un pourvoi, rejeté en octobre par la Cour de cassation. Il avait ensuite renoncé à tout recours.
James Charles Kopp été arrêté plus de 20 fois, entre 1984 et 1997, pour avoir entravé le fonctionnement de cliniques gynécologiques. Jusqu'à son interpellation le 29 mars dans le centre de Dinan (Côtes-d'Armor), il figurait sur la liste des dix fugitifs les plus recherchés par le FBI.