Des experts de l'ONU ont appelé mercredi à la libération immédiate de l'Iranienne Narges Mohammadi, une défenseure des droits des femmes qui a reçu le prix Nobel de la paix 2023 la semaine dernière et qui purge une peine de prison à Téhéran.
« Nous sommes consternés par le fait que les autorités iraniennes continuent de priver Mme Mohammadi de sa liberté, malgré les inquiétudes suscitées par la détérioration de son état de santé en détention et contre l'avis de professionnels de santé, en violation de leurs obligations au regard du droit international relatif aux droits humains », ont déclaré les experts réunis dans le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.
Le 6 octobre, le Comité Nobel a annoncé qu'il décernait le prix Nobel de la paix à Narges Mohammadi pour son combat contre l'oppression des femmes en Iran.
Mme Mohammadi a été arrêtée à plusieurs reprises, la première fois en 2011 pour son plaidoyer en faveur des militants des droits humains incarcérés et de leurs familles, puis, en 2015, quand son militantisme contre la peine de mort lui a valu une nouvelle condamnation à des années de détention supplémentaires. Elle purge actuellement une longue peine à la prison d'Evin, à Téhéran, pour « diffusion de propagande contre l'État ».
Une violation du droit international
Le Groupe de travail de l'ONU avait précédemment constaté le caractère arbitraire de la détention de Narges Mohammadi et demandé sa libération immédiate assortie d'une indemnisation et de réparations. Les experts ont conclu que son maintien en prison constituait une violation de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ils ont aussi déterminé que l'arrestation et la détention de Narges Mohammadi constituent une violation du droit international car elles représentent une discrimination imposée en raison de son statut de défenseure des droits humains.
Ils ont exhorté le gouvernement iranien à libérer immédiatement Mme Mohammadi et à veiller à ce qu'elle reçoive les soins de santé dont elle a besoin.
« Il est profondément regrettable qu'en dépit des appels lancés par l'ONU et la communauté internationale, les autorités iraniennes continuent de traiter Narges Mohammadi comme une criminelle en raison de son travail en faveur des droits humains », ont déclaré les membres du Groupe de Travail.
Les membres du Groupe de travail sur la détention arbitraire sont : Priya Gopalan (Présidente-Rapporteute), Matthew Gillett (Vice-président chargé de la communication), Ganna Yudkivska (Vice-présidente chargé du suivi), Miriam Estrada-Castillo et Mumba Malila.