La famille d'un Suédois détenu en Iran appelle à un échange de prisonniers

Les parents d'un diplomate suédois travaillant pour l'Union européenne (UE), qui risque la peine de mort en Iran sous l'accusation d'espionnage, ont exhorté mercredi le gouvernement suédois à envisager un échange de prisonniers pour obtenir la libération de leur fils.

Dans une interview accordée au journal suédois Dagens Nyheter, le père de Johan Floderus, 33 ans, Matts Floderus, a appelé Stockholm à échanger Hamid Noury, un ancien responsable pénitentiaire iranien de 62 ans, contre son fils. M. Noury a été arrêté en 2019 à l'aéroport de Stockholm, où des opposants iraniens affirment l'avoir attiré pour permettre son arrestation, rendue possible par l'extraterritorialité des crimes les plus graves en droit suédois. Il purge une peine d'emprisonnement à perpétuité en Suède pour son rôle dans les exécutions massives en Iran en 1988. « Nous voulons que le ministère des Affaires étrangères utilise tous les outils à sa disposition », a déclaré Matts Floderus.

Le ministère des Affaires étrangères n'a pas encore répondu à une demande de commentaire adressée par l'AFP. La Suède et l'UE ont demandé à plusieurs reprises la libération de Johan Floderus, qui travaille pour l'Union européenne à Bruxelles.

L'Iran l'accuse de « corruption sur terre », l'un des délits les plus graves en Iran, pour avoir prétendument conspiré avec Israël, l'ennemi juré de Téhéran. Les procureurs ont demandé qu'il soit condamné à la peine de mort à la fin de son procès dimanche à Téhéran, selon Mizan Online, le site du pouvoir judiciaire. Aucune date n'a été fixée pour le verdict. M. Floderus a été arrêté le 17 avril 2022 à l'aéroport de Téhéran alors qu'il rentrait chez lui après un voyage en Iran avec des amis.

Les gouvernements, les groupes de défense des droits de l'homme et les familles des ressortissants étrangers détenus en Iran ont accusé Téhéran de se livrer à une « diplomatie des otages ». La mère de Johan Floderus, Kerstin, a déclaré que son fils « n'était même pas né » lorsque Noury avait commis ses crimes. « S'il y a un lien (entre l'arrestation de Johan Floderus à Téhéran et la condamnation de Hamid Noury en Suède), alors Johan paie le prix de quelque chose que (Téhéran) pense que la Suède a mal fait », a-t-elle déclaré.