Un juge de l'État américain du Missouri a annulé la condamnation d'une femme qui a passé injustement 43 ans en prison, rapportent plusieurs médias américains.
Sandra Hemme, aujourd'hui âgée de 63 ans, avait été condamnée à la prison à vie pour l'assassinat de Patricia Jeschke en 1980. Cette femme, atteinte de troubles psychiatriques, avait elle-même avoué à la police et plaidé coupable afin d'échapper à la peine de mort. En l'absence de preuves matérielles, elle avait été condamnée sur la seule base de ses aveux.
L'ONG juridique Innocence Project a cependant introduit de nouveaux éléments devant le tribunal en janvier. Dans un document de 147 pages, l'association souligne les déclarations “complètement contradictoires” et “factuellement impossibles” du plaidoyer de culpabilité de Sandra Hemme et affirme que l'état psychiatrique de l'intéressée n'a pas été pris en compte. Ses aveux auraient par exemple eu lieu alors qu'elle était sous l'influence de médicaments.
La police “a abusé de sa maladie mentale et l'a forcée à faire de fausses déclarations alors qu'elle était sous sédatifs et traitée avec des médicaments antipsychotiques”, a ainsi dénoncé l'un de ses avocats.
Le juge du Missouri a décidé vendredi qu'il existait des preuves “claires et convaincantes” de l'innocence de Sandra Hemme, qui doit être rejugée ou libérée dans les 30 jours.
“Nous sommes reconnaissants au tribunal d'avoir reconnu la grave injustice commise à l'égard de Mme Hemme pendant quatre décennies”, ont réagi les avocats de cette dernière auprès d'ABC News.
L'assassinat aurait été commis par un agent de la police locale, qui a ensuite été emprisonné pour un autre crime et qui est décédé depuis. Les avocats soulignent dans leur requête que les preuves contre le policier n'ont pas été retenues.
La peine d'emprisonnement de 43 ans infligée à Sandra Hemmes est, pour autant que l'on sache, la plus longue condamnation injustifiée jamais prononcée à l'encontre d'une femme aux États-Unis.