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Bélarus. Un citoyen allemand condamné à mort pour "acte de terrorisme"

dépêche de presse du 19 juillet 2024 - Agence mondiale d'information - AFP
Un citoyen allemand a été condamné à mort au Bélarus, le seul pays d'Europe appliquant encore la peine capitale, après avoir été accusé notamment d'« acte de terrorisme » et de mercenariat, a annoncé vendredi l'ONG Viasna. Dans un communiqué, Viasna dit avoir eu « la confirmation » du fait que Rico Krieger, qui serait médecin militaire et âgé de 30 ans, avait été condamné à mort le 24 juin par un tribunal de Minsk.

Selon cette source, l'affaire a un lien avec le régiment Kastus Kalinouski, composé de Bélarusses combattant l'armée russe aux côtés de l'Ukraine. Viasna affirme que Rico Krieger était visé par six chefs d'inculpation, notamment « mercenariat », « acte de terrorisme » et « création d'une organisation extrémiste ». Il est également accusé d'avoir orchestré des « explosions » au Bélarus, toujours selon Viasna, qui dit n'avoir pas plus d'éléments à ce sujet.

Une source au sein du ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré à l'AFP que Berlin était « au courant de l'affaire » et que l'ambassade d'Allemagne à Minsk fournissait à M. Krieger « les services consulaires » appropriés. « La peine de mort est une forme de punition cruelle et inhumaine que l'Allemagne rejette en toutes circonstances », a par ailleurs dénoncé cette source. La meneuse de l'opposition bélarusse, Svetlana Tikhanovskaïa, qui vit en exil, s'est de son côté dite « préoccupée » sur X à la suite de la parution d'articles sur la condamnation infligée à M. Krieger et a assuré « recueillir actuellement plus d'informations ».

Assistance consulaire allemande

Viasna, une ONG interdite au Bélarus et dont le fondateur et prix Nobel de la Paix 2022 Ales Bialiatski est emprisonné, dit n'avoir aucune information précise sur les faits qui sont reprochés à M. Krieger. Elle dit juste savoir qu'il est détenu depuis novembre 2023. Les autorités bélarusses n'ont pas communiqué sur cette arrestation, ni sur le procès, qui s'est en partie déroulé à huis clos avec la présence d'un interprète, toujours selon Viasna.

Une page sur le réseau social professionnel LinkedIn, associée à Rico Krieger, affirme que ce dernier travaille pour la Croix-Rouge et a précédemment été conseiller sécurité à Berlin pour le département d'Etat américain. L'AFP n'est pas en mesure de confirmer ou d'infirmer ces informations.

Secret autour des exécutions

Depuis l'invasion russe de l'Ukraine, soutenue par le régime du dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, plusieurs personnes ont été arrêtées au Bélarus et accusées d'avoir commis des actes de sabotage en faveur de Kiev. Les exécutions, par arme à feu, au Bélarus se passent dans le plus grand secret : leur date n'est pas rendue publique, les corps des prisonniers ne sont pas restitués aux familles et aucune information n'est communiquée sur le lieu de leur inhumation.

Les exécutions ne concernent que des hommes, ayant généralement été reconnus coupables d'avoir commis plusieurs meurtres. Dans sa rhétorique, Alexandre Loukachenko accuse régulièrement l'Ukraine et l'opposition bélarusse de chercher à déstabiliser son pays, qui a servi de base arrière à l'armée russe au moment de l'attaque de grande ampleur qu'elle a lancée en février 2022.

La Russie a en outre déployé à l'été 2023 au Bélarus, son plus proche allié en Europe, des armes nucléaires tactiques, qui restent sous son contrôle. Parallèlement, le pouvoir bélarusse écrase toute dissidence à coups d'arrestations et de longues peines de prison. Les principales figures de l'opposition sont en prison ou en exil.

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