Un groupe armé ethnique birman combattant la junte au pouvoir a exécuté six hommes lors d'un procès en public dans une ville proche de la frontière chinoise, a rapporté vendredi un média affilié aux insurgés.
Quatorze personnes au total ont été jugées jeudi par l'Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA), notamment pour enlèvement, extorsion et meurtre, a indiqué The Kokang.
Des photos montrent les accusés dans la ville de Laukkai (nord-est), à environ cinq kilomètres de la province chinoise du Yunnan, vêtus de survêtements bleus, devant une foule d'environ un millier de personnes. Tous portaient autour du cou des pancartes sur lesquelles figurait en chinois le mot «criminel».
Parmi eux, six hommes reconnus coupables de vol, d'enlèvement et de meurtre alors qu'ils se faisaient passer pour des soldats de la MNDAA ont été exécutés sur place, selon The Kokang, qui n'a pas précisé les peines prononcées à l'encontre des huit autres accusés.
En avril, le MNDAA avait déjà exécuté trois de ses combattants pour meurtre et vente d'armes et de munitions volées au groupe.
L'Alliance démocratique nationale du Myanmar, qui compte près de 8000 combattants, lutte depuis des années pour l'autonomie de la minorité sinisante Kokang, dans le nord de l'État Shan.
En début de semaine, le MNDAA s'est dit prêt à entamer des pourparlers avec la junte, sous la médiation de la Chine, afin de mettre fin aux combats.
La ville de Laukkai est réputée pour les trafics en tous genres - drogues, prostitution, escroqueries en ligne -, au point d'inquiéter la Chine voisine, en raison du nombre de victimes chinoises.
Pékin, fournisseur d'armes de la junte, a demandé à plusieurs reprises aux autorités birmanes de mettre fin à ces industries opaques.