Vingt-sept personnes ont été condamnées à mort par un tribunal vietnamien pour le trafic de plus de 600 kilos de stupéfiants, dans ce pays qui possède l'une des législations les plus strictes au monde dans ce domaine.
Le gang de 35 personnes, mené par la leader Oanh Ha, a introduit clandestinement 626 kilos de drogue, dont de l'héroïne, de la kétamine et de la méthamphétamine, du Cambodge vers le Vietnam entre mars 2018 et novembre 2022, selon le journal Tuoi Tre.
Les enquêteurs ont estimé que le montant total des fonds impliqués dans le réseau s'élevait à environ 54,8 millions de dollars.
Les huit membres qui n'ont pas été condamnés à la peine de mort ont reçu des peines de prison allant de 20 ans de prison à la réclusion à perpétuité, après un procès de quatre jours à Hô Chi Minh-Ville.
Le tribunal a qualifié l'affaire de trafic de drogues transfrontalier particulièrement grave, mené sur une longue période de temps.
Pour garantir la discrétion de leurs opérations, le réseau utilisait l'application de messagerie Signal et des numéros de téléphone en provenance des États-Unis ou du Cambodge pour communiquer au sujet des cargaisons de drogues.
L'acte d'accusation a révélé qu'à partir de début 2020, la leader transférait jusqu'à 20 000 dollars par voyage aux trafiquants qui transportaient la marchandise cachée dans des voitures ou des blocs moteurs.
Au total, 129 blocs moteurs ont été passés avec succès du Cambodge vers le Vietnam.
Aucune information n'a été donnée sur la date des exécutions. Le Vietnam possède certaines des lois antidrogue les plus strictes au monde.
«Des centaines par an»
Toute personne prise avec plus de 600 grammes d'héroïne ou plus de 2,5 kilos de méthamphétamine peut être condamnée à la peine de mort.
Les tribunaux prononcent régulièrement des peines de mort pour des condamnations liées au trafic de drogues, et le Vietnam est l'un des pays qui exécutent le plus de personnes au monde, selon Amnesty International.
Un rapport de l'ONG de 2021 a indiqué que des renseignements partiels donnés par les autorités « montraient que des centaines de personnes continuaient d'être condamnées à mort chaque année ».
La police vietnamienne affirme que Hô Chi Minh-Ville devient une place forte pour les trafiquants car les infrastructures de transports se sont améliorées.
Beaucoup de condamnés passent de longues périodes de détention avant d'être exécutées, avec peu d'informations sur leurs procès ainsi que sur leur décès.
Depuis 2013, le Vietnam exécute les condamnés à mort par injection létale, remplaçant les exécutions par peloton d'exécution.