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Peine de mort en Iran: les exécutions ont doublé au premier trimestre 2025

dépêche de presse du 4 avril 2025 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Thèmes :
Le nombre d'exécutions capitales en Iran a plus que doublé au cours du premier trimestre 2025 par rapport à la même période l'an dernier, a déclaré vendredi l'ONG Iran Human Rights (IHR). Au moins 230 personnes, dont huit femmes, ont été exécutées depuis début janvier, principalement pour meurtre et trafic de drogue, selon les chiffres recensés par l'organisation IHR, basée en Norvège, contre 110 exécutions enregistrées sur les trois premiers mois de 2024.

« Le risque d'une augmentation significative des exécutions dans les semaines à venir est sérieux », alerte le directeur d'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, cité dans le communiqué. « Les autorités iraniennes pourraient, comme par le passé, profiter de ce que l'attention du public (est tournée vers) les tensions entre l'Iran et les États-Unis pour procéder à davantage d'exécutions, y compris de prisonniers politiques », a-t-il ajouté en référence aux récentes menaces du président américain Donald Trump de bombarder le pays en l'absence d'un accord sur le nucléaire iranien.

L'année 2024 représentait déjà une « escalade effroyable » du recours à la peine de mort comme moyen de « répression politique » par la République islamique, avec au moins 975 personnes exécutées, selon un rapport publié en février par IHR et l'ONG française Ensemble contre la peine de mort (ECPM).

Ce chiffre, le plus élevé depuis que ce recensement a commencé en 2008, est probablement sous-estimé, la grande majorité (90%) des exécutions n'étant pas rendues publiques. L'Iran est le pays qui recourt le plus à la peine de mort chaque année après la Chine, selon Amnesty International. La peine de mort est un levier essentiel du système judiciaire iranien, basé sur l'application de la charia depuis la Révolution islamique de 1979.

Les défenseurs des droits humains dénoncent son utilisation afin d'instaurer la terreur dans la société iranienne et étouffer toute voix dissidente, notamment depuis la vague de contestation populaire qui avait ébranlé le régime en 2022.

Le nombre de femmes exécutées a également augmenté: 31 ont été pendues en 2024, une hausse de 17% par rapport à 2023. Nombre d'entre elles sont condamnées pour avoir tué des partenaires ou des maris violents qu'elles ont été contraintes d'épouser. Mahnaz Kakayi, 24 ans, arrêtée pour le meurtre de son fiancé il y a plus de quatre ans, a ainsi été pendue à Ispahan, dans le centre du pays, le 29 mars, selon IHR.
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