Moscou - Le fait que la Russie n'ait pas encore aboli légalement la peine de mort, se contentant d'un moratoire, s'explique essentiellement par la présence du terrorisme, a expliqué lundi le représentant du Kremlin pour les contacts avec l'Union européenne, Sergueï Iastrjembski.
Il a ainsi répondu implicitement au secrétaire général du Conseil de l'Europe, Terry Davis, en visite en Russie, qui a reproché quelques heures plus tôt à Moscou de ne pas avoir tenu l'une de ses promesses faites lors de l'adhésion à cette organisation.
«Une grande partie des promesses faites par la Russie au Conseil ont été remplies. En effet, la question de la peine de mort n'est pas totalement close. Mais, depuis plusieurs années, il y a un moratoire, donc nous avons tenu nos promesses en fait sinon en droit. L'explication principale est l'existence du terrorisme sur le territoire de la Russie», a dit M. Iastrjembski au cours d'une conférence de presse.
En rencontrant M. Davis mardi, il compte aborder trois thèmes : la collaboration entre le Conseil de l'Europe et la Russie, les minorités nationales et la Tchétchénie.
Par ailleurs, commentant la «révolution orange» à Kiev, le «M. Europe du Kremlin» a estimé que «rien n'était devenu plus difficile entre la Russie et l'UE depuis l'élection présidentielle en Ukraine». Ce dernier pays est «indépendant et souverain» et «s'il compte aller plus rapidement vers l'intégration européenne, c'est son droit», a dit M. Iastrjembski, tout en estimant qu'il serait difficile à Kiev de remplir de nombreuses conditions nécessaires.
Enfin, dans les relations avec l'UE, il a dit espérer que des documents sur les «quatre espaces» de coopération (science et éducation, économie, justice et sécurité extérieure) seraient signés lors du sommet Russie-UE le 10 mai à Moscou.
Il a par ailleurs estimé qu'un accord sur un assouplissement du régime de visas entre l'UE et la Russie pourrait intervenir lors du même sommet. «Compte tenu de la bonne volonté et de la motivation des deux parties, les négociations pourraient être achevées sur cet accord d'ici le sommet du mois de mai à Moscou», a affirmé M. Iastrjembski.
À terme, les deux parties souhaitent la suppression des visas, «mais au jour d'aujourd'hui nous n'y sommes pas prêts et l'Union européenne n'y est pas prête», a précisé le représentant du Kremlin pour les contacts avec l'Union européenne.
La Douma (chambre basse du Parlement russe) a voté en janvier et en première lecture une proposition de loi assouplissant le régime de visas avec l'UE sous réserve de réciprocité.
Le président russe Vladimir Poutine a rappelé à la mi-décembre lors d'une rencontre avec son homologue finlandaise Tarja Halonen, la volonté de la Russie d'assouplir le régime de visas avec l'UE, conformément aux engagements pris ces dernières années.