GAZA - L'Autorité palestinienne doit reprendre dans le courant du mois l'exécution de Palestiniens condamnés à mort, pour la première fois depuis août 2002. Selon elle, cette mesure «enverra un signal de fermeté» à la population et contribuera à rétablir la sécurité.
Le mufti de Jérusalem Ekrima Sabri, plus haute autorité religieuse dans les territoires palestiniens, a indiqué qu'il examinait en ce moment des dossiers de Palestiniens condamnés à mort qui lui ont été transmis par le président palestinien Mahmoud Abbas.
Le dignitaire religieux doit s'assurer «de l'équité, au regard de la charia (loi islamique), des sentences rendues par les tribunaux», a-t-il expliqué. Les sentences de mort doivent encore être entérinées en dernier lieu par M. Abbas avant d'être appliquées.
Selon le général Saëb Al-Qidwa, chef de l'organisme en charge des tribunaux militaires, pas moins de 51 cas de condamnations à mort prononcées depuis la création de l'Autorité palestinienne en 1994 sont actuellement examinés par cheikh Sabri.
Et quinze condamnés devraient être exécutés dans le courant de ce mois. «Il faut une solution radicale au chaos sécuritaire qui règne actuellement», a-t-il affirmé.
Au total, l'Autorité palestinienne a exécuté neuf Palestiniens depuis 1994, selon le Centre palestinien pour les droits de l'Homme (PCHR). Ces exécutions, notamment celles en 2001 de deux Palestiniens reconnus coupables de «collaboration» avec Israël, ont suscité une vague de critiques de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l'Homme.
Depuis le début de l'Intifada en septembre 2000, des dizaines de Palestiniens accusés de «collaboration» ont par ailleurs été assassinés sans autre forme de procès par des activistes.