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Colorado: une peine de mort invalidée pour cause de jurés influencés par la Bible

dépêche de presse du 29 mars 2005 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Colorado
DENVER - La Cour suprême du Colorado a rejeté la peine de mort prononcée contre un meurtrier en 1995 au motif que les jurés avaient étudié des extraits de la Bible tels que «oeil pour oeil, dent pour dent» lors des délibérations, et avaient ainsi pu être influencés.

Par trois voix contre deux, les juges ont décidé lundi que Robert Harlan devait purger une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle pour avoir violé et tué une jeune femme en 1994.

Harlan avait été condamné à mort en 1995, mais ses avocats avaient découvert que cinq jurés avaient cherché et copié des passages de la Bible et en avaient débattu lors des délibérations à huis clos. La Cour a estimé qu'»au moins un juré dans cette affaire a pu être influencé (...) et voter pour la peine de mort alors qu'il ou elle aurait autrement pu voter pour la prison à vie».

Le ministère public envisage de demander à la juridiction de revoir sa position ou pourrait faire appel de la décision devant la Cour suprême des Etats-Unis.
Dans le cadre de l'affaire, l'avocate de la défense Kathleen Lord avait estimé le mois dernier que les jurés s'étaient écartés de la loi. «Ils sont allés voir dans la Bible pour trouver la position de Dieu sur la peine capitale», a-t-elle souligné. Le parquet avait soutenu que les jurés devaient être autorisés à se référer à la Bible ou à d'autres textes religieux durant les délibérations.

La décision de la Cour est loin de faire l'unanimité dans un pays où la religion occupe une grande place. Le gouverneur du Colorado, le républicain Bill Owens, a ainsi estimé qu'elle était «dégradante pour les personnes de foi et empêchait la justice d'être rendue».

Le groupe chrétien conservateur «Focus on the Family» a également fustigé le jugement. «(Il) confirme que la branche judiciaire de notre gouvernement est dépourvue de toute fondation morale», s'est indigné Tom Minnery, un responsable de cette association.
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