CITE DU VATICAN – "Je suis heureux de constater que la société sénégalaise a finalement compris que la peine de mort ne résout pas nécessairement les dérapages sociaux et n'est pas forcément un bon moyen de lutte contre l'insécurité", a déclaré à l'agence missionnaire italienne Misna le secrétaire de la Conférence des évêques du Sénégal, l'abbé Alfred Wally Sarr, au sujet de l'approbation hier par l'Assemblée nationale du projet de loi portant sur l'abolition de la peine de mort.
"L'Eglise ne peut que se réjouir" a-t-il poursuivi, "cette décision nous rappelle notre foi, qui dit que la vie est un don de Dieu, et que Dieu demeure le maître de notre vie, de la naissance jusqu'à la mort".
Contacté par téléphone à Dakar, l'abbé Sarr souligne qu'"une peine qui maintient en vie permet au condamné de réaliser une introspection, de comprendre la gravité de sa faute, de s'orienter vers le respect d'autrui et de la société".
L'interlocuteur de Misna partage les propos tenus ce matin à la radio par un député socialiste musulman, pour lequel "l'abolition de la peine de mort rejoint la foi de l'Islam, une religion de pardon et de miséricorde".
Le président du Sénégal Abdoulaye Wade, lui-même musulman, avait promis d'abolir la peine de mort sous son mandat et il ne lui reste plus qu'à signer le texte de loi pour que ce soit chose faite. Ce matin, la presse sénégalaise salue unanimement "l'exécution officielle de la peine de mort sur l'autel de l'Assemblée nationale", en qualifiant ce geste d'"historique".