ANKARA (AFP) - Les députés turcs ont adopté samedi un train de réformes, dont l'abolition de la peine de mort et la reconnaissance de droits culturels pour la population kurde, afin de rapprocher le pays des exigences européennes, a annoncé le président du Parlement.
L'ensemble des réformes a été approuvé, à main levée, au cours d'un vote final, au cours d'une session de 16 heures débutée vendredi. Le premier article, sur l'abolition de la peine de mort -excepté en temps de guerre- a reçu un soutien inattendu au Parlement turc. Cette mesure, la plus controversée, sauverait définitivement la tête du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, condamné à mort et considéré comme l'ennemi public numéro un en Turquie.
La diffusion de programmes audiovisuels en langue kurde est également désormais autorisée, ainsi que l'enseignement du kurde en cours particuliers. Parmi les amendements adoptés, le Parlement a étendu la liberté d'expression et d'association, limité la répression des manifestations publiques et introduit des mesures strictes sur l'immigration clandestine. La réforme élargit également les droits des instances religieuses non-musulmanes. Le train de réformes doit encore être approuvé par le président turc Ahmet Necdet Sezer.
Ces réformes législatives sont jugées déterminantes pour relancer la candidature de la Turquie à l'intégration dans l'Union Européenne et lui permettre d'obtenir d'ici la fin de l'année un calendrier pour ses négociations d'adhésion.
Les députés s'étaient prononcés mercredi en faveur d'élections anticipées le 3 novembre, après que des démissions massives au sein du gouvernement eurent remis en cause la majorité parlementaire et mis en péril les réformes économiques soutenues par un prêt de 16 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).