CONGO (RDC) - Le chef de l'Etat de la RDCongo, Joseph Kabila, a menuisé ses phrases pour exprimer de la réserve vis à vis de la Loi sur l'amnistie, lors d'une rencontre jeudi avec la presse.
Examinée par l'Assemblée nationale congolaise depuis mai 2004, cette loi a été adoptée le 29 novembre dernier après des sessions houleuses et en l'absence des députés proches du président Kabila.
Cette amnistie pourra s'appliquer aux 30 condamnés à mort en janvier 2003 par un tribunal militaire d'exception pour l'assassinat deux ans plus tôt du président Laurent-Désiré Kabila. Ces civils et militaires ont toujours clamé leur innocence et récemment demandé à bénéficier de la Loi sur l'amnistie.
Le président Kabila a affirmé à cette occasion avoir écrit une lettre à la Cour suprême de justice pour demander de "statuer sur la loi en question".
"J'ai posé une question assez claire et directe ... Est-ce que l'assassinat d'un président de la République est un crime politique ou un crime de droit commun", a-t-il précisé.
M. Kabila a indiqué qu'il attendait la réponse de la Cour suprême de justice pour promulguer ou non la loi et mettre fin une fois pour toutes à la polémique.
Selon les députés qui ont voté pour, cette loi constitue un nécessaire vers la réconciliation nationale avant les élections générales prévues d'ici la fin juin 2006 et devant mettre fin à la transition politique débutée en 2003.