Londres - Tony Blair a réaffirmé mercredi son opposition à la peine de mort, soulignant «la différence sur cette question entre l'Europe et les États-Unis», au lendemain d'une exécution particulièrement controversée en Californie.
«Il y a une différence entre l'Europe et l'Amérique sur cette question, il y en a toujours eu, et elle durera tant que la peine de mort existera aux États-Unis», a déclaré le premier ministre britannique en réponse à une question à la Chambre des communes.
Mardi matin, un ancien chef de gang devenu apôtre de la non-violence, Stanley «Tookie» Williams a été exécuté au pénitencier de San Quentin en Californie, après avoir passé 24 ans dans le couloir de la mort.
Son exécution a suscité une émotion qui a largement dépassé les frontières de cet État américain.
M. Blair a toutefois refusé de mettre dans le même sac les États-Unis, la Chine, l'Iran et le Vietnam, alors qu'un député lui demandait s'il était conscient que 97% des exécutions avaient lieu dans ces quatre pays.
«Je dirais juste... quand vous associez les États-Unis à la Chine ou à l'Iran que l'état de droit s'applique aux États-Unis».
«Bien que je sois fermement opposé à la peine de mort, je pense que si on cherche des abus aux droits de l'Homme, il est juste parfois de regarder ailleurs», a ajouté M. Blair, évoquant notamment la Corée du Nord.
Les États-Unis ont exécuté le 2 décembre leur 1000e condamné à mort depuis que les exécutions ont repris en 1977.
À cette occasion, la présidence britannique de l'UE avait rappelé que les 25 États-membres de l'UE étaient opposés «en toutes circonstances» à la peine capitale et demandé aux pays l'appliquant encore de travailler à son abolition.