Six islamistes appartenant à un groupe accusé de liens avec Al-Qaïda ont été condamnés à mort mardi par la cour criminelle du Koweït pour leur participation à des affrontements meurtriers en janvier avec la police.
Les condamnés sont trois Koweïtiens et trois "bidouns", des Arabes sans nationalité, âgés de 20 à 24 ans. Tous les six étaient en détention et seront pendus. Il s'agit du nombre de condamnations à mort le plus important jamais prononcé lors du même procès dans l'histoire du Koweït.
Un septième accusé a été condamné à la prison à perpétuité. Vingt-deux autres personnes ont été condamnées à des peines allant de quatre mois à quinze ans de prison. Parmi eux figure un ressortissant australien d'origine arabe, Talal Qadri, condamné à quatre ans de prison. Deux autres Koweïtiens ont été condamnés par contumace à dix ans de prison chacun. Ils sont considérés comme les deux suspects "les plus recherchés" au Koweït.
Le seul accusé saoudien, Salmane Hamed al-Chemmari, a été condamné à quinze ans de prison par contumace. Les avocats des condamnés ont indiqué qu'ils feraient appel, arguant que leurs aveux avaient été obtenus sous la torture. Le parquet avait déjà rejeté ces arguments. Le procureur avait requis le 11 juin la peine capitale contre 34 des 37 accusés. Dix d'entre eux, en fuite, étaient jugés par contumace.
Les condamnés étaient membres d'un groupe, "les Lions de la Péninsule", qui, selon l'accusation, est lié au réseau Al-Qaïda d'Oussama ben Laden. Ils ont été reconnus coupables d'avoir participé en janvier à plusieurs affrontements armés avec les forces de sécurité koweïtiennes au cours desquels quatre policiers avaient été tués et dix blessés. Huit activistes, dont deux Saoudiens, avaient été tués lors de ces combats. Ils étaient également accusés d'avoir planifié un renversement du régime ainsi que l'enlèvement et l'assassinat de soldats américains et d'Occidentaux vivant dans l'émirat et d'avoir préparé des attaques contre des convois militaires américains se rendant en Irak.
Le Koweït joue un rôle logistique important pour les forces américaines engagées en Irak. Ils étaient également aussi poursuivis pour possession d'armes et entraînement au maniement des armes. La défense et le parquet disposent d'un délai d'un mois à partir de la date de publication du verdict pour faire appel. Le verdict devrait être publié d'ici une à deux semaines, a-t-on appris auprès du tribunal. Le verdict a été rendu en l'absence des accusés. Seuls les avocats et des journalistes étaient présents. Le juge Hani al-Hamdane a acquitté sept accusés, dont un éminent dignitaire islamiste, cheikh Hamed Al-Ali, et l'avocat islamiste Oussama al-Menaouer.
"Je remercie Dieu pour mon acquittement. Je n'ai jamais perdu confiance en mon innocence", a déclaré Me Menaouer. L'une des accusés, Nouha, veuve du chef du groupe, atteinte d'un cancer, a été libérée pour raisons de santé contre le versement d'une caution de 1.700 dollars. Son époux, Amer Khleif al-Enezi, était décédé durant sa détention, huit jours après son arrestation, le 31 janvier. L'annonce des verdicts s'est déroulée dans le calme et en l'absence des mesures de sécurité renforcées qui avaient caractérisé le déroulement du procès, qui s'était ouvert le 24 mai.