PHILADELPHIE (Reuters) - Le juge fédéral chargé du dossier de Mumia Abu-Jamal a cassé le verdict de peine de mort qui avait été rendu contre l'ancien journaliste et membre des Black Panther condamné pour le meurtre d'un policier. Il a ordonné la tenue d'une nouvelle audience pour définir une autre peine.
Le juge William Yohn n'est toutefois pas revenu sur sa condamnation pour le meurtre de l'agent Daniel Faulkner de la police de Philadelphie, tué le 9 décembre 1981, refusant ainsi le nouveau procès réclamé par Abu Jamal.
Citant des erreurs dans la procédure ayant mené à la condamnation à mort, il a donné 180 jours à l'Etat pour déterminer une nouvelle peine.
Abu Jamal, aujourd'hui âgé de 47 ans, a passé les 20 dernières années en prison et ses nombreux partisans, qui n'hésitent pas à le comparer à Nelson Mandela, voient en lui une victime du racisme qui, à leurs yeux, corrompt le système judiciaire américain. Les magistrats, eux, affirment qu'il s'agit d'un criminel de droit commun ordinaire.
L'agent de police Faulkner, 25 ans, a été tué dans la fusillade qui avait éclaté après l'arrestation du frère d'Abul Jamal qui conduisait à contresens dans une rue de Philadelphie. Abu Jamal, qui se trouvait à bord de la voiture, avait alors été blessé à la poitrine et a toujours affirmé qu'il avait été touché alors qu'il s'enfuyait.
Avec le soutien obstiné de partisans convaincus de son innocence, Abu Jamal a multiplié les procédures pour obtenir la révision de son procès en appel.
De nombreux Européens opposés à la peine de mort, soutenus entre autres par Amnesty international, militent en outre contre son exécution.