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Fin de la prise d'otages dans une prison jordanienne

dépêche de presse du 1 mars 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Jordanie
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AMMAN - Le ministre jordanien de l'Intérieur, Eid Fayez, a déclaré mercredi que tous les otages retenus par des détenus dans une prison de la banlieue d'Amman avaient été libérés après négociations, précisant que certains otages et détenus avaient été blessés.

"Les troubles qui ont éclaté" dans la nuit de mardi à mercredi "dans les prisons de Jouweida, Swaïka et Qafqafa sont terminés, et tous les officiers et policiers qui avaient été détenus à la prison de Jouweida ont été libérés", a déclaré le ministre devant le Parlement, précisant que les négociations avaient duré "plus de 13 heures".

Certains "officiers et policiers ont été blessés lors d'échauffourées" avec les détenus, certains présentant des "fractures aux bras et aux jambes", a-t-il ajouté, cité par l'agence officielle Petra.

Des "détenus ont également été blessés mais leurs blessures sont beaucoup moins graves", a-t-il dit.

Le porte-parole du gouvernement, Nasser Jawdeh, a déclaré plus tard que cinq policiers avaient été "légèrement" blessés au cours d'une rixe avec des détenus au début des émeutes, mais qu'ils étaient en bonne santé, selon Petra.

"Les émeutes ont commencé en protestation contre le transfert de deux prisonniers", a affirmé M. Jawdeh, sans préciser la raison ou le lieu du transfert, ajoutant que les troubles avaient rapidement été maîtrisés à Swaïka et Qafqafa.

A Jouweida, en revanche, "certains détenus ont pris d'assaut l'infirmerie et une cuisine jouxtant leurs cellules et se sont emparés de matériel qu'ils ont utilisé pour menacer" les membres de la sécurité, a encore dit M. Jawdeh.

"Les détenus étaient armés de gourdins et de barres de fer prises sur les lits dans les cellules", a précisé M. Fayez, qualifiant les émeutiers de "criminels, dont certains ont été condamnés à mort et d'autres arrêtés en relation avec des affaires criminelles".

Aucun d'entre eux n'est un "prisonnier politique", a-t-il souligné.

Plus tôt, le prince Fayçal, frère du roi de Jordanie Abdallah II, accompagné par le Premier ministre Maarouf Bakhit, avait rendu visite aux membres des forces de sécurité blessés, selon Petra.

Les émeutes ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi, essentiellement à la prison de Jouweida. Une équipe de 13 négociateurs s'était rendue auprès des émeutiers avant d'être prise en otage. Elle a été relâchée progressivement par petits groupes, a déclaré M. Fayez.

Les mutins réclamaient que les condamnés à mort et les personnes poursuivies devant la cour de sûreté de l'Etat, un tribunal militaire chargé de juger les affaires liées au terrorisme et aux complots, soient détenus dans un même établissement.

Parmi les condamnés à mort concernés, figure Azmi Jayoussi, militant lié au chef d'Al-Qaïda en Irak, le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, a indiqué le commandant Bachir Daajah, porte-parole de la sécurité générale jordanienne.

Azmi Jayoussi, condamné à mort en février pour avoir préparé des attaques chimiques contre le quartier général des services de renseignements jordaniens, est détenu à Swaïka.

Selon M. Fayez, les mutins réclamaient aussi la libération de l'Irakienne Sajida al-Rishawi, arrêtée en Jordanie pour son implication présumée dans le triple attentat, revendiqué par le groupe d'al-Zarqaoui, contre des hôtels à Amman le 9 novembre, qui avait fait 60 morts plus les trois assaillants.

Selon le commandant Daajah, 79 islamistes sont emprisonnés à Jouweida, sur un total de 180 répartis dans la dizaine de centres de détention que compte la Jordanie.

Plusieurs procès sont en cours en Jordanie devant la cour de sûreté de l'Etat, à la suite d'attaques terroristes.
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