STRASBOURG (Reuters) - Le Conseil de l'Europe a mis en garde mardi la justice américaine contre la tentation de condamner à mort Zacarias Moussaoui, jugé aux Etats-Unis pour sa complicité présumée dans les attentats du 11 septembre 2001.
"L'obsession de voir dans la peine de mort le seul moyen de rendre justice aux victimes du terrorisme est aussi navrante qu'injustifiable", a déclaré dans un communiqué le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Terry Davis.
"On n'honore pas la mémoire des victimes en répandant plus de sang. De plus, dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, la peine de mort n'est pas seulement une erreur, elle est contreproductive", ajoute-t-il.
"Un procès qui offre une tribune aux divagations d'un extrémiste désillusionné et qui se clôt en lui accordant en un instant le statut de martyr aux yeux des ses camarades en fanatisme, cela s'appelle rater une occasion et taper à côté de la plaque", dit encore Terry Davis.
Le jury fédéral américain chargé de juger Zacarias Moussaoui a estimé lundi soir qu'il pouvait être condamné à mort.
Les douze jurés ont jugé que le Français, seul suspect poursuivi après les attaques du 11 septembre, avaient menti aux enquêteurs du FBI après son arrestation, trois semaines après les attentats, et que ces mensonges avaient été à l'origine de morts.
Le procès de Zacarias Moussaoui va désormais entrer dans une deuxième phase destinée à déterminer s'il doit être exécuté ou condamné à la prison à vie.
L'an dernier, Moussaoui a plaidé coupable de six chefs d'inculpation de conspiration en liaison avec les détournements d'avion. Trois de ces chefs d'inculpation le rendent passible de la peine de mort.