MOSCOU - La Russie assumera pendant six mois à partir de la mi-mai la présidence du comité des ministres du Conseil de l'Europe sans avoir aboli la peine capitale ce qui est pourtant l'une des exigences fondamentales de l'organisation, ont indiqué mercredi à Moscou des rapporteurs de l'assemblée parlementaire du Conseil.
Il n'y a plus d'exécutions des condamnés à mort en Russie depuis dix ans, mais la peine capitale n'a toujours pas été abolie.
Les parlementaires belge Luc van den Brande et grec Teodoros Pangalos, représentants de la Commission de suivi (monitoring) ont appelé la Russie à franchir ce pas, au cours d'une conférence de presse à l'issue d'un bref séjour à Moscou.
"Ce serait un signal fort" de la présidence russe, a estimé M. van den Brande. "Un acte de courage politique", a renchéri M. Pangalos.
Mais le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma (chambre basse russe), Konstantin Kosatchev, qui participait à la conférence de presse, a indiqué qu'il n'y avait pas actuellement de majorité favorable à l'abolition au parlement russe.
"Plus, (le leader communiste Konstantin) Ziouganov, (le dirigeant ultranationaliste Iouri) Jirinovski et (le nationaliste de gauche Dmitri) Rogozine ont récemment demandé le rétablissement des exécutions", a-t-il souligné, alors que le parti pro-Kremlin dominant la Douma Russie Unie est "divisé à ce sujet", a expliqué M. Kosatchev, tout en soulignant qu'à titre personnel il était acquis à l'abolition.
MM. van den Brande et Pangalos ont énuméré les autres points sur lesquels, selon eux, doivent porter les efforts de la Russie: l'indépendance de la justice, celle des médias et la lutte contre les sévices dans l'armée.