NEW YORK - Le recours à l'injection mortelle, méthode la plus répandue aux Etats-Unis pour exécuter les condamnés à mort, expose les prisonniers à des risques de souffrances inutiles, dénonce lundi Human Rights Watch (HRW).
"Les Etats-Unis prennent plus de précaution pour tuer des chiens que pour tuer des hommes," souligne Jamie Fellner, directeur de la section Amérique de l'organisation de défense des droits de l'Homme.
Dans un rapport de 65 pages, l'organisation new-yorkaise relève que la méthode, utilisée dans 37 des 38 Etats autorisant la peine de mort, est la même depuis son introduction il y a 30 ans.
Au cours de la procédure en trois étapes, le condamné reçoit un anesthésiant, puis une drogue destinée à paralyser ses muscles puis enfin du chloride de potassium destiné à arrêter son coeur.
Selon Human Rights Watch, l'anesthésiant, qui agit sur un temps très court, et l'agent paralysant peuvent en fait laisser le prisonnier entièrement conscient au moment où la 3ème injection lui est administrée.
Or l'effet du chloride de potassium est si douloureux, ajoute l'ONG, que les vétérinaires eux-mêmes en évitent l'usage, à moins que l'animal ait été endormi.
"Le fait que le prisonnier ait pu tuer sans conscience ne signifie pas que l'Etat doive faire de même", estime HRW.
La publication de ce rapport intervient deux jours avant une audience de la Cour suprême américaine, qui doit entendre les arguments sur les recours ouverts aux prisonniers pour contester l'usage de l'injection mortelle.