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La Russie peut rétablir la peine de mort

dépêche de presse du 3 mai 2006 - Ria Novosti
Pays :
peine de mort / Russie
MOSCOU, 3 mai - RIA Novosti. Bien que la Russie ait signé tous les documents internationaux relatifs à l'abolition de la peine de mort, elle pourrait la rétablir très prochainement, écrivent les Novye izvestia.

De l'avis de l'ombudsman Vladimir Loukine, c'est l'emprisonnement à vie qui devrait devenir la sanction suprême en Russie. "Partout, et tout particulièrement en Russie, l'emprisonnement à perpétuité est une peine plus lourde que la peine de mort", estime Vladimir Loukine. Le président du comité législatif de la Douma, Pavel Kracheninnikov, affirme que la menace du terrorisme rend indésirable l'annulation de la peine capitale.

Un moratoire sur la peine de mort est en vigueur en Russie depuis le 2 août 1996. Le 2 février 1999, la Cour constitutionnelle a interdit de prononcer des sentences de mort tant que les cours d'assises ne seraient pas instituées dans toutes les régions du pays.

Actuellement il n'y a pas de condamnés à mort dans le pays mais il pourrait y en avoir très prochainement, prévient le président du bureau de l'Ordre des avocats de Moscou, Youri Kastanov. L'interdiction de la Cour constitutionnelle expire l'année prochaine où des cours d'assises doivent être créées dans la dernière région qui n'en a pas encore, à savoir la Tchétchénie.

La peine de mort est prévue par le Code pénal en vigueur, rappelle Youri Kastanov. Le moratoire sera maintenu tant qu'une "victime ne s'avisera pas de contester ce décret auprès de la Cour constitutionnelle".

"La qualité de l'instruction préliminaire et judiciaire est si mauvaise que nous ne pouvons pas être sûrs que nous condamnons à mort le vrai coupable", explique l'avocat.

De l'avis du leader du mouvement "Pour les droits de l'homme", Lev Ponomarev, les députés ne veulent pas annuler la peine de mort de peur de s'aliéner la sympathie des électeurs. "Il y a ici une contradiction entre le populisme du pouvoir et les engagements envers l'Europe. L'idée de l'annulation de la peine de mort est impopulaire dans le pays", a affirmé le militant des droits de l'homme.

D'après un sondage effectué en juin 2005 par les sociologues du Centre Levada, 65% des personnes interrogées s'opposaient à l'annulation de la peine de mort et 25% étaient favorables à son abrogation.

"Les gens pensent que les peines les plus cruelles dissuadent les assassins mais c'est une grosse erreur", explique le directeur du Centre, Youri Levada.
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