ABUJA, Nigeria (AP) - Le président nigérian Olusegun Obasanjo a affirmé samedi soir qu'il "pleurera" si Amina Lawal, cette mère célibataire condamnée à la mort part lapidation, est exécutée. Il s'est toutefois déclaré convaincu que le système judiciaire renversera la sentence.
Les déclarations du chef de l'Etat nigérian, les premières sur cette affaire depuis le rejet, la semaine dernière, de l'appel d'Amina Lawal par un tribunal islamique du nord du pays, semblent indiquer qu'il n'interviendra pas directement, malgré l'indignation internationale.
"Je ne crois que cela conduira à sa mort", a estimé le président Obasanjo devant la presse. "Si c'est le cas, ce dont je doute, je pleurerai en moi-même, je pleurerai pour Amina et pour le Nigeria."
Le ministre nigérian de la Justice, Kanu Agabi, a assuré jeudi que le gouvernement d'Abuja est "totalement opposé" à la décision du tribunal de Funtua et qu'il soutiendra l'appel de la jeune femme en envoyant des avocats pour assister les défenseurs d'Amina Lawal.
Le président Obasanjo aurait le pouvoir constitutionnel de commuer la sentence infligée à la condamnée si elle perdait son appel devant la Cour suprême. Mais il n'a pas exprimé pour l'heure l'intention de recourir à cette prérogative.