VLADIKAVKAZ, Russie (Reuters) - Un tribunal russe a condamné à la prison à perpétuité le seul activiste tchétchène ayant survécu à la prise d'otages d'une école de Beslan, en 2004, où 331 personnes, des écoliers en majorité, avaient péri après l'assaut donné par les forces de sécurité.
Nourpachi Koulaïev, un charpentier tchétchène de 26 ans, a été jugé coupable de tous les chefs d'accusation formulés à son encontre, dont ceux de terrorisme et de meurtre. Il avait plaidé non coupable, assurant avoir été contraint de prendre part à la prise d'otages.
Le parquet avait requis la peine de mort mais le juge Tamerlan Agouzarov a fait valoir que le moratoire en vigueur sur la peine capitale excluait une telle sanction. Le parquet a renoncé à faire appel.
En revanche, l'avocat de Koulaïev, Me Albert Pliyev, a annoncé son intention de faire appel, estimant que l'accusation n'avait pas apporté les preuves de l'implication de son client, rapporte l'agence Itar-Tass.
Des parents des victimes de la prise d'otages ont tenté d'agresser physiquement le condamné, qui a clamé une nouvelle fois son innocence dans un brouhaha indescriptible, mais en ont été empêchés par les gardes du tribunal.
Le verdict n'est pas de nature a apaiser la douleur et la colère des familles. De nombreux habitants de Beslan estiment que Koulaïev est un bouc émissaire et, à leurs yeux, les responsables russes qui n'ont pas su empêcher le massacre sont tout aussi coupables.
Une enquête officielle sur les circonstances de la tragédie a mis en lumière des négligences et des cas de corruption comme facteurs aggravants, mais sans citer de noms.
"Qui a laissé ces terroristes entrer? Seul celui-ci est accusé, où sont les autres?" s'est exclamée Rita Sidakova, dont la fille a été tuée durant l'assaut.