CASABLANCA (Maroc) - Des congressistes arabes et occidentaux ont appelé dimanche à Casablanca (100 km au sud de Rabat) les pays arabes à abolir définitivement la peine de mort, les invitant aussi à ratifier la convention de l'Onu contre la peine capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Il est important d'observer que l'Afrique du nord et le Moyen-Orient font partie des principales régions de la planète où la peine de mort est toujours en vigueur", a déclaré dimanche Michel Taube, secrétaire exécutif de la Coalition mondiale contre le peine de mort dont l'assemblée générale s'est tenue les 17 et 18 juin à Casablanca.
Il a appelé les pays arabe à ratifier le 2ème protocole optionnel du pacte des droits civils et politiques de l'Onu.
"On observe dans ces deux régions une légère tendance à la réduction du nombre des condamnations à mort et des exécutions, mais la tendance est moins prononcée que dans le reste du monde où la peine de mort est en sensible recul", a dit M. Taube en se félicitant de l'admission au sein de la Coalition mondiale d'un Comité national marocain pour l'abolition de la peine de mort.
Le Comité marocain est composé de sept organisations de défense des droits de l'Homme (indépendantes) dont l'Observatoire des prisons, le Forum vérité et Justice, l'AMDH et l'OMDH.
La coalition mondiale a mis néanmoins l'accent sur le fait que le Maroc, l'Algérie, le Bahrein, la Tunisie et la Mauritanie ont cessé d'appliquer la peine de mort depuis plus de dix ans alors que le reste des pays arabes "continuent à prononcer des peines de mort et à procéder à des exécutions".
Les congressistes se sont en outre félicités qu'au Maroc "existe un débat entre députés, pouvoirs publics et associations sur l'abolition définitive de la peine de mort ou la suppression des condamnations à mort du code pénal".
Récemment le ministre marocain de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ s'est exprimé à titre personnel contre la peine de mort.
Les tribunaux marocains continuent de prononcer des peines de mort, mais cette sentence n'est plus appliquée depuis 1994, date de l'exécution d'un commissaire de police condamné pour le viol de nombreuses femmes.
Créée en 2002 à Rome, la Coalition mondiale contre la peine de mort - qui regroupe une cinquantaine d'ONG dont Amnesty International - a décidé de se mobiliser en 2006 pour "encourager l'abolition de la peine de mort en particulier en Asie dont la Chine, en Afrique, aux Etats-Unis et dans le monde arabe".