STRASBOURG (Conseil Europe) - Le rétablissement de la peine de mort proposé par le président polonais Lech Kaczynski serait un acte "sérieusement rétrograde", a estimé jeudi René van der Linden, le président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).
Le rétablissement de la peine de mort serait "un acte sérieusement rétrograde" et "suggérer que son rétablissement puisse être une avancée est une attaque directe de nos valeurs communes", ajoute-t-il dans une lettre au chef d'Etat polonais.
Dans une interview radiodiffusée, le président conservateur polonais avait souhaité un débat européen sur la peine capitale, se déclarant "partisan de la peine de mort". Il avait ajouté: "il faut en discuter en Europe et je pense qu'avec le temps, l'Europe changera d'avis sur ce point".
Dans son courrier rendu public jeudi, M. van der Linden précise que l'APCE continuera à suivre la situation de très près "car la réintroduction serait totalement incompatible avec l'appartenance" au Conseil de l'Europe.
La peine de mort est "de facto" bannie dans les 46 Etats membres de l'organisation. Dix ans après avoir été admise au Conseil de l'Europe, dont elle assure actuellement la présidence, la Russie n'a toutefois pas tenu son engagement d'abolir la peine capitale, même si aucune exécution n'est intervenue depuis.