Washington - L'association des anesthésistes américains (American society of anesthesiologists - ASA) a appelé ses membres à ne pas participer aux exécutions de condamnés à mort par injection mortelle, même à la demande de la justice, annonce lundi le site de l'association.
L'exécution par triple injection, méthode de loin la plus utilisée dans le pays, fait l'objet d'une vive contestation: si le condamné n'est pas correctement anesthésié par le premier produit, les deux suivants, qui paralysent les muscles et arrêtent le coeur, sont extrêmement douloureux.
Des recours ont été déposés devant des dizaines de tribunaux, et certains juges y ont répondu en exigeant qu'un anesthésiste participe à l'exécution.
Dans un courrier adressé à ses quelque 37 000 membres, le président de l'ASA rappelle que l'association a adopté le code éthique de l'American medical association (AMA, équivalent de l'ordre des médecins), selon lequel «un médecin, membre d'une profession consacrée à préserver la vie quand il y a de l'espoir, ne doit pas participer à une exécution autorisée légalement».
Un tribunal «ne peut pas modifier les principes éthiques des médecins selon ses besoins», explique Orin Guidry dans son courrier, tout en précisant que l'ASA ne cherchait pas par cette prise de position à mettre fin aux exécutions.
«L'injection mortelle n'était pas une idée de l'anesthésiologie (...). Le fait que des problèmes surgissent n'est pas notre affaire. Le système judiciaire s'est mis tout seul dans cette impasse, et nous n'avons pas l'obligation de l'en sortir», ajoute le Dr Guidry.