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Violences en Indonésie après l'exécution de trois catholiques

dépêche de presse du 22 septembre 2006 - Agence Télégraphique Suisse - ATS
Pays :
peine de mort / Indonésie
La petite minorité chrétienne d'Indonésie a exprimé sa colère vendredi dans l'est de l'archipel après l'exécution controversée de trois catholiques. Les manifestants ont brisé des vitres à coups de pierres et incendié les bureaux du procureur général.

"Environ un millier de personnes ont manifesté à Atambua dans l'ouest de l'île de Timor. Ils ont endommagé les locaux du procureur général et ils ont pénétré dans la prison", a confirmé à Jakarta l'adjoint au chef de la police nationale.

Fabianus Tibo, Dominggus da Silva et Marianus Riwu, condamnés à la peine de mort pour incitation à la violence contre des musulmans en 2000-2001, ont été fusillés vendredi. De nombreux appels à la clémence en leur faveur, notamment celui du pape, et des doutes sur leur culpabilité avaient pourtant été émis.

L'Union européenne a exprimé ses "regrets" après leur passage au peloton d'exécution et demandé à Jakarta de rétablir un moratoire sur la peine de mort, selon un communiqué de la présidence finlandaise de l'UE.

L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International (AI) a exprimé sa profonde déception. "De tels meurtres approuvés par l'Etat sont d'autant plus inacceptables lorsqu'il y a, comme c'est le cas ici, de sérieux doutes sur l'équité des procès", a estimé une experte d'AI pour l'Asie du Sud-Est.

A Palu, la capitale provinciale de Sulawesi Centre, où les trois hommes ont été exécutés, quelque 2000 fidèles catholiques étaient rassemblés dans une église pour honorer leur mémoire. Quatre mille hommes des forces de sécurité ont été déployés à Sulawesi dans la crainte d'une flambée de violences interconfessionnelles.

Sulawesi, également appelée Célèbe, a été le théâtre de violents affrontements entre chrétiens et musulmans qui ont coûté la vie à un millier de personnes en 2000 et en 2001. Malgré un accord de paix, la tension n'est jamais complètement retombée dans cette région.

Ces exécutions, que les musulmans extrémistes considéraient comme une question de principe, ont divisé les chrétiens et les musulmans d'Indonésie, la nation musulmane la plus peuplée au monde avec 220 millions d'habitants (90 % de musulmans, 5 % de chrétiens). Elles interviennent après les récents propos controversés du pape.
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