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Pakistan: l'exécution controversée d'un Britannique reportée de deux mois

dépêche de presse du 19 octobre 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
ISLAMABAD - L'exécution prévue le 1er novembre d'un Britannique condamné à mort au Pakistan a été reportée de deux mois, a annoncé jeudi l'administration pénitentiaire.

Des responsables de la prison où Mirza Tahir Hussain est emprisonné depuis 1989 ont indiqué à l'AFP avoir reçu une lettre du bureau du président pakistanais Pervez Musharraf ordonnant ce report.

L'annonce de l'exécution pour le 1er novembre avait soulevé une tourmente diplomatique entre Londres et Islamabad alors que l'héritier de la couronne britannique, le prince Charles, doit effectuer une visite officielle au Pakistan du 29 octobre au 3 novembre.

Ce report, le quatrième ordonné par le général Musharraf depuis mai dernier, est intervenu au lendemain de l'annonce de la date prévue du 1er novembre qui avait provoqué de multiples réactions du Premier ministre britannique Tony Blair, du bureau du prince de Galles et de parlementaires britanniques.

"Nous venons juste de recevoir cet ordre de suspension de l'Aiwan-i-Sadar", la présidence pakistanaise, a expliqué à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable de la prison d'Adiala de Rawalpindi, la ville-jumelle d'Islamabad.

"L'exécution de Mirza Tahir Hussain est reportée de deux mois", a-t-il ajouté.

Dans une interview par téléphone à la radio britannique BBC, Mirza Tahir Hussain a remercié les autorités britanniques.

"Je suis reconnaissant à Son altesse royale de montrer de l'intérêt pour ma situation. Je suis aussi reconnaissant au Premier ministre Blair pour ses efforts continus"", a affirmé le condamné, qui, à 36 ans, a passé la moitié de sa vie en prison.

"C'est la onzième heure et je renouvelle une fois de plus au président Musharraf ma demande de grâce. J'espère qu'il ne m'enverra pas à la potence alors qu'il a lui-même exprimé des doutes sur la validité de ma condamnation", a-t-il ajouté.

Le jeune homme avait été condamné à mort en 1989 pour le meurtre d'un chauffeur de taxi l'année précédénte. Il avait toujours soutenu avoir agi en état de légitime défense alors qu'il était agressé sexuellement.

Tous les appels et pourvois ont échoué sur un arrêt de la Haute cour islamique (Shariat Court), dont les décisions sont sans appel et contre lesquelles, selon certaines responsables officiels, même le président est impuissant.
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