BRUXELLES, 10 oct 2006 (AFP) - Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Terry Davis, a estimé mardi à Bruxelles peu probable que la Pologne rétablisse la peine de mort et rejoigne ainsi le peu démocratique Bélarus parmi les rares pays européens disposant de la peine capitale dans son arsenal juridique.
"Si la Pologne devait restaurer la peine de mort, non seulement elle devrait quitter le Conseil de l'Europe, mais en plus elle rejoindrait le Bélarus comme seul pays européen à disposer de la peine de mort", a déclaré M. Davis à l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec le commissaire européen à la Justice, Franco Frattini.
"Je serais très surpris si la Pologne ou les responsables polonais souhaitaient rejoindre une ligue où l'on ne trouve jusqu'ici que le président (du Bélarus) Alexandre Loukachenko", a ajouté M. Frattini, qui s'exprimait à l'occasion de la 4e journée mondiale contre la peine de mort.
Le Bélarus est le seul des pays du Vieux Continent à ne pas faire partie du Conseil de l'Europe, une organisation internationale qui veille notamment au respect des droits de l'Homme. L'abolition de la peine de mort est l'une des conditions pour pouvoir en faire partie, a souligné M. Davis.
Un parti de la coalition au pouvoir en Pologne, la Ligue des familles polonaises, ultra catholique et nationaliste, a récemment souhaité le rétablissement de la peine capitale pour les meurtres pédophiles et annoncé le lancement d'un "débat européen" sur ce thème.
Le Premier ministre conservateur polonais Jaroslaw Kaczynski a cependant assuré début septembre que le rétablissement de la peine de mort en Pologne n'avait "aucune chance de se concrétiser".