SALE, Maroc (Reuters) - Deux Marocains soupçonnés d'avoir joué un rôle dans la préparation des attentats suicides de 2003 à Casablanca ont été jugés coupables et condamnés à la peine de mort par la justice marocaine, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.
Youssef Addad et Abdelmalek Bouizakarne, arrêtés l'an dernier, étaient poursuivis pour "atteinte à la vie et à la sécurité des personnes", "constitution de bande criminelle dans le but de préparer et de commettre des actes terroristes", "falsification de la monnaie, vol, racket, possession illégale d'explosifs dans l'intention de les utiliser dans le cadre d'un projet collectif visant à troubler l'ordre public" et "apologie du terrorisme".
D'après les autorités, Addad était le chef d'un groupe islamiste radical du nom d'Assirat Al Moustakim (Le Droit chemin).
Treize autres accusés se sont vus infliger des peines allant de cinq à trente ans de prison.
Des proches des accusés se sont effondrés en larmes à l'annonce du verdict rendu par le tribunal de Salé, près de la capitale, Rabat, que les accusés ont accueilli aux cris de "Allah est le plus grand" et "Je remets mon sort entre les mains d'Allah".
"Aucune preuve de leur culpabilité n'a été avancée par les tribunaux", a réagi l'avocat des deux condamnés à mort, Mohamed Ben Sahraoui, qui affirme que les aveux de ses clients leur ont été extorqués par la force.
Les attentats suicide de Casablanca ont fait 45 morts en mai 2003.
Plus de 3.000 personnes ont été arrêtées pour suspicion d'activité terroriste. Un grand nombre d'entre elles ont été relâchées depuis, mais plusieurs centaines restent écrouées dans l'attente de leur procès.