La France a redouté mardi que la diffusion d'images de la pendaison de l'ancien dictateur Saddam Hussein ne vienne attiser les tensions entre Irakiens.
"On voit bien en effet qu'il y a un risque, qui est que la diffusion de ces images et des propos qui ont été tenus à l'occasion de cette exécution nourrissent les clivages entre les communautés", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jean-Baptiste Mattéi.
"Ce serait évidemment quelque chose de tout à fait regrettable", a-t-il ajouté, en réponse à une question lors d'un point de presse.
"Il est vraiment important que cette page soit tournée et que maintenant les Irakiens regardent vraiment vers l'avenir et travaillent à la réconciliation nationale", a dit le porte-parole, reprenant les termes du communiqué publié par le ministère samedi après après l'exécution.
M. Mattéi ne s'est toutefois pas prononcé sur le fait que ces images aient pu parvenir à la presse: "sur le principe même, c'est quelque chose qui relève des autorités irakiennes, des mesures qu'elles ont prises ou n'ont pas prises" a-t-il dit.
Il a aussi affirmé ne pas avoir de "commentaire particulier" sur la manière dont avait eu lieu la pendaison.
M. Mattéi a également démenti que le communiqué du Quai d'Orsay diffusé samedi, qui rappelait l'opposition de principe de Paris à la peine capitale tout en "prenant acte" de la pendaison de Saddam Hussein, sans la condamner spécifiquement, traduise une forme d'accord de la France.
"C'est une décision qui a été rendue par les autorités judiciaires irakiennes. Nous prenons acte de cette décision, ce qui ne signifie pas que nous l'approuvions et ce qui ne remet pas en cause notre opposition à la peine de mort", a-t-il dit.