Le gouverneur démocrate du Tennessee (sud) a décidé vendredi de suspendre pendant trois mois toutes les exécutions prévues dans son Etat afin de revoir les procédures d'exécutions par injection.
Le Tennessee est le cinquième Etat à suspendre ainsi les exécutions de condamnés à mort en raison du débat sur le bien-fondé de l'injection mortelle comme méthode d'exécution.
Les exécutions sont suspendues pour les mêmes raisons en Floride (sud-est), en Californie (ouest), dans l'Ohio (nord) et en Caroline du Nord (sud-est).
Seuls trois Etats (Texas, Oklahoma et Virginie) prévoient des exécutions dans les prochains mois.
Le gouverneur Phil Bredesen, partisan de la peine de mort, a justifié sa décision en expliquant que les procédures écrites concernant les exécutions n'étaient pas assez précises et qu'il fallait y remédier.
Quatre condamnés à mort devaient être exécutés dans les prochaines semaines dans le Tennessee.
Conçue pour infliger une mort rapide, indolore et sans effusion de sang, l'injection mortelle consiste en l'administration de trois produits: le premier endort, le deuxième paralyse et le dernier arrête le coeur. Mais si le premier est mal administré, les deux suivants sont très douloureux.
En Californie, un juge fédéral a dénoncé en décembre la désinvolture des services pénitentiaires de l'Etat, et interdit toute exécution avant d'avoir reçu l'assurance que la méthode serait appliquée de manière conforme à la Constitution, qui interdit les traitements "cruels et inhabituels".
En Floride, une commission a été chargée d'une mission similaire, après l'interminable agonie d'un condamné en décembre: Angel Diaz a grimacé et cherché son souffle pendant 34 minutes parce que les aiguilles étaient trop enfoncées et que les poisons ont été injectés dans ses muscles.
En 2006, les Etats-Unis ont exécuté 53 condamnés, dont 24 au Texas. Il n'y avait jamais eu si peu d'exécutions depuis 10 ans. Surtout, les tribunaux du pays ont prononcé 114 condamnations à mort, selon le centre d'information sur la peine de mort, un plus bas depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976.