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Un Jordanien condamné à mort pour le meurtre d'un touriste Britannique

dépêche de presse du 21 décembre 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Jordanie
Thème :
AMMAN - Un Jordanien a été condamné à mort par pendaison jeudi par un tribunal militaire, pour le meurtre d'un touriste britannique tué dans un attentat en septembre contre un groupe d'Occidentaux à Amman.

L'accusé, Nabil Ahmad Issa Jaaoura, a été condamné pour avoir "commis un acte terroriste qui a entraîné la mort d'une personne", selon l'énoncé de la sentence prononcée par le président du tribunal.

Jaaoura, un forgeron d'origine palestinienne âgé de 38 ans, était accusé d'avoir ouvert le feu le 4 septembre sur un groupe de touristes étrangers dans un amphithéâtre romain dans le centre d'Amman.

Un Britannique, Christopher Stokes, avait été tué et cinq autres touristes - deux femmes britanniques, une Australienne, une Néo-Zélandaise et un Néerlandais - blessés. Un policier jordanien qui escortait le groupe avait également été blessé.

Les autorités jordaniennes avaient déclaré que l'homme avait agi seul et voulait venger la mort de ses deux frères dans une attaque israélienne durant l'invasion du Liban en 1982.

Jaaoura, qui semblait fatigué, a crié des slogans islamistes à l'énoncé du verdict.
"Dieu est le plus grand", a-t-il lancé. "Je suis un combattant de la liberté, pour l'amour de Dieu. Nous, qui sommes de la péninsule arabique, sommes les maîtres et resterons les maîtres. Nous ne deviendrons jamais des esclaves", a-t-il ajouté.

Le condamné a trente jours pour faire appel devant la cour de cassation, selon le code pénal jordanien.

Cet attentat avait suscité de nouvelles inquiétudes en Jordanie, l'un des pays les plus stables du Proche-Orient, allié des Occidentaux, déjà secoué par deux attentats suicide contre des hôtels qui avaient fait 60 morts en novembre 2005.

L'accusé avait plaidé non coupable à l'ouverture de son procès en octobre, avant de déclarer le mois dernier: "Dieu m'a donné la force de tuer un Britannique et de faire des blessés parmi ceux qui ont combattu Dieu et son prophète".

Il avait également lancé des attaques verbales contre le président américain George W. Bush: "Bush et les Britanniques sont méprisables. Tuer ces croisés est la meilleure façon de se rapprocher de Dieu".
Ces propos avaient convaincu le procureur de réclamer la peine de mort à son encontre. L'avocat de la défense avait demandé en vain une peine plus clémente.
Lors du procès, un des collègues de l'accusé, cité comme témoin par l'accusation, avait expliqué avoir acheté, à la demande de Jaaoura, l'arme de poing utilisée dans l'attaque.

Jaaoura, un musulman père de cinq enfants, est devenu "plus fervent" après l'invasion américaine de l'Irak en mars 2003, avait raconté ce témoin, Mohammad Ali. "Il priait beaucoup, jeûnait et parlait du jihad", avait-il dit.

Sa femme, Israa Ibrahim, avait expliqué à l'AFP en octobre que son époux s'était montré "nerveux et très peiné" à propos d'informations parues peu avant "sur des musulmans tués dans des mosquées".
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