Washington - L'administration pénitentiaire de Caroline du Nord a engagé des poursuites contre l'ordre des médecins de l'État qui a interdit à ses membres de participer aux exécutions de condamnés à mort, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Dans cet État du sud-est américain, la loi stipule qu'un médecin doit être présent lors des exécutions, d'abord pour vérifier que le condamné ne souffre pas, puis pour constater le décès.
Mais fin janvier, la branche locale de l'ordre des médecins, appliquant la politique recommandée au niveau national, a menacé de sanctions tout praticien qui participerait à une exécution, même s'il se contente de rester dans une pièce à l'écart pour surveiller l'activité cérébrale et cardiaque du condamné.
À la suite de cette annonce, la justice a reporté les exécutions jusqu'à ce que l'État trouve un médecin acceptant de braver l'interdit ou modifie la loi.
Mais l'administration pénitentiaire a entamé une procédure pour faire établir qu'une exécution judiciaire n'était «pas une procédure médicale» et sortait donc de la juridiction de l'ordre, selon le texte de la plainte déposée mardi devant un juge local.
La décision de l'ordre empêche l'administration pénitentiaire de «mener à bien ses responsabilités et ses obligations», ajoute le document, qui demande au juge d'interdire préventivement à l'ordre de sanctionner un médecin participant à une exécution par injection mortelle conforme à la loi.
Cette méthode d'exécution consiste en l'injection de trois produits: le premier endort, le deuxième paralyse les muscles et le troisième arrête le coeur. Mais si le premier produit est mal administré, les deux suivant sont extrêmement douloureux. Ce doute a conduit à la suspension des exécutions dans plus d'une dizaine d'États américains, dont la Floride et la Californie.