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Irak: l'ex-vice-président de Saddam Hussein exécuté le jour du quatrième anniversaire de la guerre

dépêche de presse du 20 mars 2007 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Irak
Quatre ans jour pour jour après le début de la guerre en Irak et alors que la violence reste permanente dans le pays, Taha Yassin Ramadan, ancien vice-président de Saddam Hussein, a été pendu peu avant l'aube mardi, avant d'être enterré près de Takrit (nord), ville natale de l'ex raïs. Il est le quatrième ex-haut responsable exécuté pour le massacre de 148 chiites à Doujaïl en 1982.

Bassam al-Hassani, un conseiller du Premier ministre Nouri al-Maliki qui a assisté à l'exécution, a affirmé que des précautions avaient été prises pour éviter des problèmes comme la décapitation -officiellement accidentelle- du demi-frère de Saddam Hussein, Barzan Ibrahim, lors de sa pendaison.

Détenu par les forces américaines, Taha Yassin Ramadan, qui approchait les 70 ans, a été remis aux Irakiens environ une heure avant sa mort, selon M. Al-Hassani. Il a été tué à 3h05 dans la prison située à l'intérieur d'une base de la police et de l'armée irakiennes, ancien QG des services de renseignement militaire de Saddam Hussein installé dans un quartier à majorité chiite. Le condamné était accompagné par un avocat auquel il a remis un testament écrit.

Les exécutions des responsables du régime de Saddam Hussein ont provoqué la colère des Irakiens sunnites et l'émoi de l'ONU et des organisations internationales de défense des droits de l'Homme, qui ont plaidé pour que Ramadan soit épargné. En première instance en décembre, il avait été condamné à la prison à vie mais la Haute cour a commué la sentence en peine de mort.

La Russie a critiqué mardi cette exécution, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov estimant qu'elle "n'ajoute rien de positif aux efforts faits pour améliorer la situation" en Irak.

Ancien membre du Conseil de commandement de la révolution, instance suprême sous le régime de Saddam Hussein, Taha Yassin Ramadan était un Kurde sunnite, fondateur de la milice du parti Baas. Accusé par des Irakiens en exil de crimes contre l'humanité, notamment contre des centaines de Kurdes en 1988, il avait toujours clamé son innocence.

Selon Badi Izzat Aref, avocat représentant plusieurs membres de l'ancien régime, le condamné a "dit à son défenseur qu'il n'avait pas peur et lui a demandé de ne faire appel à personne pour arrêter l'exécution".

Le corps de Taha Yassin Ramadan a ensuite été transporté dans le village d'Ouja, près de Takrit, où il a été inhumé aux côtés de Barzan Ibrahim et d'Awad Hamed al-Bandar, ancien chef du Tribunal révolutionnaire irakien, exécutés le 15 janvier dans la même affaire.

Les tombes se trouvent avec celles des fils Oudaï et Koussaï et du petit-fils Mustafa de l'ex-raïs, dans la cour du bâtiment où repose Saddam Hussein. Trois jours de deuil ont été décrétés.

L'ancien vice-président du régime renversé par l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003 a été exécuté alors que l'Irak entrait dans sa cinquième année de guerre. De nouvelles violences ont marqué cette journée de mardi, où au moins 15 personnes ont été tuées ou retrouvées mortes.

Dans le centre de Bagdad, une voiture piégée a explosé près d'une gare routière, tuant cinq civils et en blessant 18 autres, selon la police. A la mi-journée, trois civils sont morts et sept autres ont été blessés par une bombe dans un tunnel du centre-ville. Un kamikaze a foncé au volant de sa voiture dans un barrage de l'armée irakienne, tuant un soldat et en blessant un autre, et cinq minutes plus tard, une bombe a explosé dans le même quartier, Jami'a, dans l'ouest de la capitale, sans faire de victime.

Lundi soir, six civils ont été tués lors d'une vaste opération de sécurité des troupes américaines et irakiennes dans le quartier Hurriyah, dans le nord de Bagdad, selon la télévision publique Iraqiya. L'armée américaine n'a pas fait de commentaire.
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