CHICAGO (Etats-Unis) - Un homme de 48 ans, qui a passé 25 ans en prison pour un viol qu'il n'avait pas commis, est devenu lundi le 200ème condamné innocenté grâce à des analyses ADN, a annoncé l'association Innocence Project, qui lutte contre les erreurs judiciaires.
Jerry Miller avait 22 ans quand il a été arrêté pour l'enlèvement et le viol d'une femme à Chicago en 1981. Deux témoins qui avaient vu l'auteur des faits s'enfuir l'ont formellement identifié, de même que la victime lors du procès en 1982.
Reconnu coupable, M. Miller a été condamné à 45 ans de réclusion criminelle. Placé en liberté conditionnelle en mai 2006, il devait encore porter un bracelet électronique et restait sujet aux restrictions et humiliations imposées aux agresseurs sexuels qui ont purgé leur peine.
Saisie de son dossier en 2005, l'association Innocence Project a obtenu que des analyses ADN soient effectuées sur le sperme retrouvé sur les habits de la victime. Les résultats ont permis d'innocenter M. Miller, et de découvrir le véritable violeur, un homme dont l'ADN était enregistrée dans un fichier national parce qu'il avait été entre-temps condamné pour un autre crime.
Lundi, la juge locale chargée de l'affaire a donc accepté la demande d'annulation de la condamnation, déposée par la défense en accord avec l'accusation.
Cette décision porte à 200 le nombre de condamnés à des lourdes peines, parfois même à la peine de mort, innocentés des années plus tard grâce à des analyses ADN, selon Innocence Project. Le premier remonte à 1989, mais la plupart ont eu lieu depuis 2000.
En moyenne, ces 200 innocents ont passé 12 ans derrière les barreaux, et tous ensemble, ils totalisent quelque 2.475 années de prison pour rien. Seulement 45% d'entre eux ont reçu une compensation financière, parce que plus de la moitié des Etats américains ne prévoient pas de réparer leurs erreurs.