Les cinq infirmières et le médecin bulgares emprisonnés pendant huit ans en Libye où ils avaient été accusés d'avoir inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants sont arrivés à Sofia. Ils ont été immédiatement grâciés.
Libérés, les six praticiens, qui ont toujours clamé leur innocence, sont rentrés à bord d'un avion du gouvernement français accompagnés de la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner et de l'épouse du président français Nicolas Sarkozy, Cécilia. Ces derniers ont été faits citoyens d'honneur de Sofia.
En guise de cadeau de bienvenue, le président de la république Guéorgui Parvanov les a tous graciés, pour qu'ils puissent revenir libres sur le sol bulgare.
Les cinq infirmières arrivées en Libye dans les années 1990, après la fin du communisme en Bulgarie, espérant mieux y gagner leur vie que dans leur pays, et le médecin, venu pour un stage, avaient été accusés d'avoir inoculé le virus du sida à 438 enfants libyens dont 56 sont décédés.
Ils avaient été condamnés à mort, une peine finalement commuée en peine de prison à vie, ce qui a permis leur extradition. Leur libération ouvre désormais la voie à un renforcement des relations entre l'Union européenne et la Libye, ont fait savoir à l'unisson des responsables européens de premier plan.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a annoncé s'être engagé auprès du numéro un libyen Mouammar Kadhafi à travailler à une normalisation des relations entre Bruxelles et Tripoli.
Tripoli a aussi obtenu des garanties pour le traitement des enfants et pour la réhabilitation de l'hôpital de Benghazi où des enfants libyens ont été contaminés par le virus du sida. Enfin, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il effectuerait mercredi un "déplacement politique" en Libye pour aider ce pays "à réintégrer le concert des nations".