TEHERAN - Un responsable judiciaire iranien a défendu la lapidation en affirmant que cette peine était légale et conforme aux engagements internationaux de l'Iran, a-t-on appris dimanche sur le site internet de la radio et télévision d'Etat.
Il réagissait à l'exécution par lapidation de Jafar Kiani, un Iranien condamné pour adultère, annoncée mardi par un porte-parole du pouvoir judiciaire.
La lapidation est "conforme à la loi islamique et non contraire aux engagements internationaux de l'Iran", a affirmé Mohammad Javad Larijani, chef du comité des droits de l'Homme au sein du pouvoir judiciaire.
"Nous avons signé d'importants traités concernant les droits de l'Homme. Aucun d'entre eux ne s'opposent à la lapidation", a-t-il dit.
"Mais les Occidentaux s'opposent à la lapidation en s'appuyant sur l'interprétation qu'ils ont des articles de ces documents", a-t-il ajouté.
Jafar Kiani a été exécuté par lapidation dans le nord-ouest de l'Iran, avait annoncé mardi le porte-parole du pouvoir judiciaire Alireza Jamshidi.
C'est la première exécution de ce type depuis celle en juillet 2001, reconnue officiellement par les autorités, d'une Iranienne condamnée pour meurtre et adultère.
"Dieu a prévu un telle punition non pas comme une revanche mais comme une dissuasion", a affirmé M. Larijani.
"Cette peine a sa propre spécificité (l'ayatollah Mahmoud Hachemi) Chahroudi, le chef du pouvoir judiciaire n'est pas opposé au principe de cette peine (...) mais il faut être très méticuleux dans son application", a-t-il poursuivi.
Le procureur général de l'Iran, Ghorban-Ali Dorri-Najafabadi, cité par l'agence Irna, a de son côté déclaré la lapidation conforme à la loi islamique mais s'est plaint d'un manque de coordination dans ce cas précis avec la direction du pouvoir judiciaire.
"Il n'y a pas eu la coordination nécessaire avec la justice", a déclaré M. Dorri-Najafabadi.
"Mais c'est (la lapidation) la loi et cela fait partie de la loi islamique", a-t-il ajouté.
Il a précisé que cette peine était appliquée "de manière occasionnelle".
En 2002, l'ayatollah Chahroudi avait décrété une suspension dans l'application des peines de lapidation.
Des organisations de défense des droits de l'Homme ont affirmé que des cas de lapidation ont existé depuis 2002, ce que la justice a démenti.
L'adultère est passible en Iran de la peine de mort par lapidation, selon la charia (loi islamique) en vigueur depuis la révolution islamique de 1979.