TEHERAN (AFP) - La condamnation à mort de deux journalistes kurdes, Abdolvahed Botimar et Adnan Hassanpour, n'est pas liée à leurs activités de journaliste, a déclaré l'avocat des deux hommes, selon l'agence Isna.
"Les accusations contre mes clients n'ont aucun lien avec leurs activités journalistiques. Il sont tous les deux accusés de collaboration avec les groupes armés hostiles au régime" islamique, a déclaré Saleh Nikbakht, l'avocat des deux hommes.
Le pouvoir judiciaire iranien a confirmé pour la première fois mardi que les deux journalistes ont été condamnés le 16 juillet à la pendaison comme "mohareb", "ennemis de Dieu", sans préciser les charges exactes retenues contre eux.
"Lors de l'instruction concernant M. Hassanpour (...) nous avons expliqué qu'il n'avait pas de lien avec les groupes hostiles au régime et même s'il a accepté certaines accusations portées contre lui, cela ne fait pas de lui un mohareb", passible de la peine de mort, a déclaré M. Nikhbakht.
Il a ajouté qu'on pouvait retenir contre lui l'accusation de "propagande contre le régime" ce qui est puni par "une peine de prison", selon la loi islamique.
Concernant, Abdolvahed Botimar, le second condamné à mort, son avocat a affirmé que "dans la mesure où il n'a pas utilisé d'arme, il ne peut être considéré comme mohareb".
Il a précisé que M. Botimar "n'avait pas de lien organisationnel avec le groupe auquel il avait vendu des armes".
Une condamnation à mort doit être impérativement approuvée par la Cour suprême iranienne pour être appliquée.
L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters Sans Frontières (RSF) a dénoncé la semaine dernière ces condamnations les qualifiant de "proprement scandaleuses et honteuses" et appelé "la communauté internationale à demander à l'Iran de revenir sur sa décision et de ne pas exécuter ces deux hommes".