KINSHASA - Le ministère public a requis jeudi la peine de mort contre trois des quatre accusés de l'assassinat d'un journaliste congolais abattu en juillet 2006 à Kinshasa, a annoncé vendredi l'ONG locale Journaliste en danger (JED).
Il s'agit d'un ex-militaire, Vungu Mbembo, qui a déserté les ex-Forces armées zaïroises, ainsi que des deux civils, Nkunku Makwala et Mangwene Lowayi qui sont poursuivis depuis le 1er juin devant le tribunal militaire de garnison de Matete (est de Kinshasa) pour "meurtre", "association de malfaiteurs", "vol à mains armés", "vol d'armes" et "extorsions", indique JED dans un communiqué.
Le ministère public a requis 20 ans ferme contre Suami Sumbu, le quatrième de la bande poursuivi pour "détention illégale d'armes".
Les quatre assassins présumés de Louis Mwamba Bapuwa, 64 ans, ont été arrêtés fin juillet 2006 à Matadi, à 365 km au sud-ouest de Kinshasa, en possession d'un fusil automatique qui aurait servi au crime.
Ils s'étaient introduits dans sa résidence de Matete, un quartier populaire de Kinshasa, où il vivait avec l'un de ses neveux.
Le ministère public a présenté les quatre prévenus comme "des repris de justice" et demandé au tribunal de les condamner "avec la plus grande fermeté sans admission des circonstances atténuantes", souligne l'organisation de la défense de la presse en République démocratique du Congo (RDC).
Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont dénoncé notamment "l'absence au procès du principal témoin du crime" et "la non inculpation d'un autre détenu" mis en cause par ledit témoin.
De son côté, la partie civile a appuyé le réquisitoire du ministère public et sollicité l'allocation, à chaque membre de la famille du journaliste, de 1.000.000 dollars au titre des dommages-intérêts.
Le tribunal rendra son verdict le 17 août, selon les avocats.
Ancien correspondant de Jeune Afrique Economie à Paris, Louis Mwamba était rentré à Kinshasa en octobre 2005, après 23 ans d'exil en France. Il travaillait pour plusieurs journaux de la capitale, notamment le quotidien d'opposition Le Phare.